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Non, cette vidéo présentée comme celle des jeunes affrontant des « microbes » n’a pas été tournée au Cameroun

La vidéo en circulation sur les médias sociaux montrant des jeunes qui s’affrontent n’a pas été tournée à Douala au Cameroun comme l’indique la légende. Il ne s’agit non plus du phénomène des « microbes ». La vidéo a plutôt été prise à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc) et il s’agit ici du phénomène connu sous le nom de Kuluna

Une vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux montre des jeunes qui s’affrontent à la machette. La légende annonce qu’elle a été tournée au quartier Village à Douala. Stopintox a vérifié pour vous.

La réponse est : NON

Contexte

La vidéo est abondamment diffusée sur les réseaux sociaux, particulièrement sur la messagerie WhatsApp depuis plus de deux semaines au Cameroun. La mention «Transféré de nombreuses fois» atteste de sa viralité. Le film de 26 secondes présente des jeunes dans un quartier malfamé qui pourchassent leurs semblables. Ils sont tous armés de machettes, de pelles, de pierres, et autres matériels.

La scène est d’une violence inouïe. On y voit l’un des protagonistes armé d’une machette qui essaie de se défendre avant de prendre la fuite en se jetant dans un drain. Cette vidéo commence à circuler au Cameroun au lendemain d’une attaque à Douala, de jeunes délinquants communément appelés «microbes ». Ces jeunes qui opèrent en bande ont sévi au quartier Bali et Bonapriso le vendredi 20 septembre 2024. Ils ont tué un homme lors de leur passage éclair et ont également agressé et dépouillé de nombreux autres habitants.

La légende qui accompagne cette vidéo indique qu’il s’agit d’une riposte des habitants de Elf Village, un autre quartier de la capitale économique, confrontés à une attaque de « microbes». « Scène incroyable à Douala!Elf village. Les gars du quartier se défendent contre les microbes. Ça c’est de la réaction. Si tout Douala réagit ainsi, ces vandales vont se recycler très vite », lit-on dans le message qui accompagne la vidéo virale.

Vérification  

Joint par téléphone, Evariste Djadja, le chef de bloc 5 du quartier Song Mahop, logé dans la zone Elf/Village, est formel. Il n’y a pas eu d’attaque de «microbes » à Elf ce mois, encore moins les mois précédents. Si une telle scène s’était produite dans la zone, relève -t-il, les comités de vigilance lui auraient aussitôt rapporté les faits. « Il y a deux comités de vigilance au quartier. L’équipe de jour et celle de nuit. Moi-même je suis dehors à chaque fois. Ces comités m’auraient saisi s’il y avait eu une telle scène », soutient Evariste Djadja.

Son supérieur hiérarchique, le chef du quartier Song Mahop, affirme avoir lui-même vu circuler cette vidéo dans la messagerie WhatsApp à travers son téléphone portable. «C’est un Fake. J’ai reçu la vidéo. Il n’y a pas un endroit à Elf qui ressemble au lieu où cette vidéo a été prise. Rien de ce genre ne s’est produit ici. C’est d’ailleurs même une mauvaise publicité pour le quartier », déplore Samuel Fana, le chef du quartier Song Mahop. 

Les ‘’Kuluna’’ à Kinshasa en Rdc

Dans les recherches avec Google image, on retrouve un Tweet sur X (anciennement Twitter) avec la même vidéo, 4 secondes plus longues (30 secondes). Le post date du 17 janvier 2022. L’auteur de cette publication est Bienvenu-Marie Bakumanya. Il est présenté dans sa biographie comme un journaliste congolais et directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp). Dans le message qui accompagne la vidéo, le journaliste indique que les faits se sont déroulés à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. « (…) ici des Kuluna (gangs) sont en action. Souvent, c’est sans raison apparente comme dans cette vidéo. Il faut mettre fin à cette forme de banditisme urbain qui fait des victimes parmi des innocents », écrit-il. Dans les commentaires, les internautes déplorent cette violence urbaine et s’offusquent de l’inaction de la police.

Contacté pour plus de précisions, le journaliste auteur du tweet fait savoir que cette vidéo a bien été prise à Kinshasa en Rdc en janvier 2022. Il n’en est pas l’auteur. Il dit l’avoir reçue d’un riverain (une dame), témoin de la scène. «La vidéo a été prise dans un quartier de la commune de Lemba au centre Est de Kinshasa. C’est une dame de ce quartier qui me l’a envoyée. Je travaillais à l’époque pour l’Afp (l’agence française de presse). Et c’était une information avérée», relate Bienvenu-Marie Bakumanya.

Un fait devenu banal à Kinshasa

Le journaliste congolais qui nous aide à comprendre le phénomène des Kuluna explique qu’il s’agit de jeunes garçons appartenant à des gangs, qui s’affrontent souvent sans raison apparente et régulièrement. «La nuit, ce sont des bandits. Ils agressent et dépouillent leurs victimes. Ils sont différents des shégués en ceci qu’ils sont sous le toit parental tandis que les shégués sont dans les rues », détaille Bienvenu-Marie Bakumanya.

Une autre recherche inversée avec une autre capture d’image de la vidéo en circulation oriente vers la page Facebook de Ticia24Tv. La publication date du 14 janvier 2022. Ici aussi, la vidéo est présentée comme tournée à Kinshasa, en Rdc. Le phénomène des Kuluna est également pointé du doigt. Le message qui accompagne la vidéo indique : «KINSHASA : Quand la vie sociale devienne dure , il y a risque de la naissance du banditisme urbain (KULUNA) ». Nous avons essayé en vain d’entrer en contact avec l’administrateur de cette page via Messenger et WhatsApp.

Mais pourquoi aucun résultat de notre recherche ne renvoie à un article de la presse locale en Rdc sur cet affrontement des Kuluna  dont la vidéo a été virale ? C’est que, explique Bienvenu-Marie Bakumanya, c’est un événement normal à Kinshasa. « C’est un fait tout à fait banal. Quand ils s’affrontent entre eux, ça n’intéresse personne. On n’en parle pas. C’est lorsqu’il y a beaucoup de victimes ou qu’une personnalité est touchée, alors la police intervient», explique le journaliste, directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp).

Verdict

La vidéo en circulation sur WhatsApp au Cameroun montrant des jeunes qui s’affrontent n’a pas été tournée à Douala comme l’indique la légende. Il ne s’agit non plus du phénomène des « microbes ». La vidéo a plutôt été prise à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc) et il s’agit ici du phénomène connu sous le nom de Kuluna. La vidéo a été sortie de son contexte. 

Mathias Mouendé Ngamo

Non, ces images n’ont pas été prises dans la ville de Kribi

Trois photos en circulation sur Facebook laissent croire qu’une nouvelle espèce d’animal aquatique a été découverte à Kribi au Cameroun par des pécheurs.

Stopintox a vérifié pour vous, la réponse est : NON

Le jeudi 1er août 2024, l’internaute Rim Kendri a publié dans le groupe Kerel Kongossa officiel, trois images de créature aquatique. Le premier cliché montre une grande créature de couleur pâle avec de multiples membres, reposant sur le ventre à l’intérieur d’une barque. Le dessus de la bête est visible, et elle a un corps large avec de nombreux tentacules. Une personne portant un t-shirt sombre est visible en arrière-plan. Le deuxième cliché montre un axolotl au corps pâle et allongé. Il a quatre membres dotés de branchies externes et une tête plate et large avec de petits yeux. Le troisième cliché est la même créature aquatique du premier cliché. Elle a une peau pâle et tachetée, et ses yeux sont dirigés vers l’avant. Elle est tenue dans une embarcation avec plusieurs personnes en arrière-plan. Le commentaire qui accompagne ladite publication indique qu’il a été capturé lors d’une sortie de pêche. Le message est le suivant : « KRIBI. Les pêcheurs de Kribi ont attrapé des animaux qui n’avaient jamais été vus auparavant. Il s’agit d’un gigantesque Axolotl ». Ce qui sous-entend que l’animal aquatique a été capturé dans la ville balnéaire du Cameroun. Ces mêmes images ont été partagées par d’autres membres dans le même groupe Kerel Kongossa officiel.

Vérification

Pour connaitre l’origine des photographies, nous avons convoqué des outils de vérification. Avec les outils comme Dogpile, Tineye, Yandex, BingImage, nous n’avons pas eu de résultats. Avec Google Lens, nous obtenons des résultats qui montrent des images similaires. Le clic sur le premier résultat nous dirige sur la page communauté Facebook EndTimes News (informations sous le prisme des actualités des temps de la fin du monde), qui a publié l’une des images le 24 juillet 2024 sans commentaire. La même image est publiée par la page Facebook Sesh Heads le 29 juillet 2024. Sur la publication de Sesh Heads, l’on peut voir tout de même l’image de l’homme derrière la créature aquatique. Une publication sur threads parle de Salamandre géante sans apporter les éléments d’information sur les origines de l’image.

La page Facebook EndTimes News a publié les trois images qui font l’objet de vérification avec le texte suivant : « Something Strange Animal You Never Seen Before On Our Earth.  End Of The World Signs July 30,2024? » Notre traduction avec deep translator donne ceci : « Quelque chose d’étrange, un animal que vous n’avez jamais vu auparavant sur notre Terre. Signes de la fin du monde le 30 juillet 2024 ? ». L’on constate que le texte n’apporte pas des précisions sur l’origine de l’image. L’une des images est publiée sur youtube par Jermaine Church qui s’interroge sur cette photo devenue virale. Le compte Youtube Life Is All About What? En français, La vie, c’est tout au sujet de quoi ? a publié aussi l’image avec l’interrogation suivante : « Ano kaya to? ». Traduction : «Qu’est-ce que ça pourrait être ? ». La page Facebook Bicol News a publié aussi le 24 juillet 2024, les images en question avec le message suivant : « God Created 😱😱😱 Anu kaya ito Guys naka Smile pa ». Ce qui veut dire en français, « Dieu a créé 😱😱😱 Qu’est-ce que ça pourrait être, les gars ? En plus, il sourit ! ».

Après les vérifications à travers les outils de vérification d’images, nous avons contacté par appel téléphonique le mardi 06 août 2024, le délégué départemental de l’Océan du ministère des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr CIEWE. « J’ai suivi ça sur Facebook. Ce sont les histoires de Facebook. Je ne peux pas confirmer cela, sinon mes gars qui sont dans les pêcheries m’auraient dit. En plus, aucun de mes collaborateurs ne m’a signalé ça », déclare le délégué du Minepia dans le département de l’océan.

Nous avons aussi contacté par messagerie Whatsapp, monsieur Meintz, propriétaire de pirogue de pêche au centre communautaire de pêche artisanale de kribi en abrégé cecopak, pour savoir si les images faisant l’objet de vérification viennent de Kribi. Il a répondu par la négative, « Ce n’est pas vrai ».

Des images IA

Sur X, anciennement Twitter, le compte de jeu de Butaneko, intitulé Game a partagé la publication d’un autre compte Kee qui a porté sur les images, objet de notre vérification. La traduction de son message est la suivante : « Il y a des animaux générés par l’IA qui peuvent vraiment tromper, donc il faut apprendre aux enfants à ne pas croire à ce qui n’est pas dans les encyclopédies, et s’ils ne trouvent pas l’information, à faire plus de recherches ». Il pense que ce sont des images crées par l’intelligence artificielle. L’auteur du compte Game appelle à la prudence face aux contenus générés par l’IA et à l’importance de l’éducation et de la vérification des sources pour éviter d’être trompé.

Nous pensons comme l’auteur de la dernière publication ci-dessus que nous avons examiné, qu’il s’agirait des images montées par l’intelligence artificielle (IA). En observant de plus près les images, nous pouvons voir des indices visuels qui démontrent cela. L’on peut se rendre compte que l’un des personnages derrière l’animal aquatique a les mains noires, ce qui contraste avec la couleur de sa peau. En plus, la main ne présente pas tous les doigts. En scrutant aussi l’arrière-plan de l’image, il y a lieu de remarquer aussi que les personnages arrière sont flous pourtant ils sont proches de l’objectif.  

 L’une des publications que nous avons consultées présente intégralement l’un des individus derrière la créature aquatique. En observant de près l’image, l’on se rend compte, que les oreilles sont difformes et la chevelure commence à partir du front. Son bras le plus visible n’a pas tous les doigts de la main.

Ces inadéquations de la silhouette humaine sont caractéristiques des images générées par une intelligence artificielle (IA), selon le guide d’Africa Check qui propose quelques conseils pour repérer des images (photos ou vidéos) générées par intelligence artificielle.

Nous avons utilisé un outil qui permet de détecter les images IA. Il s’agit de AI or not. Le résultat de la première image de la publication nous indique « Likely human », ce qui veut dire « probablement humain » ou « vraisemblablement humain ». Le deuxième résultat de la deuxième image parle de « Likely AI generated », qui peut être traduit en français par « probablement généré par une IA » ou « vraisemblablement généré par une IA ». En utilisant aussi l’outil Maybe’s AI Art Detector, le résultat nous montre que la première image est montée par l’IA. Le résultat de la troisième image souligne que c’est aussi une image faite à partir de l’intelligence artificielle.

Verdict

En revenant sur la publication de Kerel Kongossa officiel, il y a lieu de conclure que les images ne viennent pas de la ville de Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud Cameroun. C’est assurément des images IA qui font croire que les animaux aquatiques viennent des eaux de l’océan à Kribi.

NON, Dangote Cement Cameroon n’a pas lancé un recrutement de 500 personnes

Un communiqué annonçant l’offre de recrutement pour 500 places au sein de l’entreprise de cimenterie appartenant au milliardaire nigérian Aliko Dangoté a circulé sur la toile. Stopintox a vérifié pour vous.

La réponse est : La réponse est : NON

StopIntox a pris connaissance, en même temps que les internautes, d’un communiqué abondamment relayée sur les réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp et Twitter), qui annonce une offre de recrutement de 500 places dans les différentes branches de l’entreprise Dangote Cement Cameroon. On peut y lire que les postes à pourvoir sont : managers de projets, Marketistes, magasiniers, comptables, personnel de sécurité, conducteurs de camion et travailleurs d’usine.

Vérification

L’entreprise concernée par le communiqué de recrutement a apporté un démenti à travers une publication sur sa page Facebook, le jeudi 20 juillet 2023. Le communiqué de préciser que les lieux indiqués pour avoir des informations fiables sur les recrutements au sein de cette structure sont la page Facebook officielle et le compte LinkedIn. « Vous êtes ici sur la seule page habilitée à poster des annonces d’emploi, celle-ci en plus de notre compte Linkedin. Toute autre page postant de quelconques offres d’emploi n’est pas légitime. Par ailleurs notez que nous ne vous demanderons jamais d’argent dans le processus de recrutement, nos adresses mail sont officielles et nos communiqués n’ont pas de fautes. Ne vous laissez pas avoir et signalez tout contenu non officiel », peut-on lire dans ce communiqué.

Capture écran de la photo accompagnant le démenti de Dangote

Nous avons joint également via WhatsApp, Bernado Duarté, le Chef de la cellule de communication de Dangote Cement Cameroon. Il confirme qu’il s’agit d’un faux communiqué de recrutement. Il décrit le processus interne de démenti d’une fausse information concernant leur structure et indique la procédure d’authentification d’une information venant de leur entreprise. « Habituellement nous nous servons de l’élément en y mettant la mention « fake » pour un démenti. Sur nos différentes pages officielles nous communiquons les recrutements ainsi que les adresses exactes pour postuler ou discuter avec un staff de la communication », écrit-il.

Dans un contexte social de précarité, les fausses annonces d’emplois circulent. Stopintox vous invite à faire preuve de vigilance. Toujours se référer aux sources officielles pour avoir la bonne information. Ne jamais hésiter à se rendre sur le site internet de l’entreprise concernée ou encore les pages officielles.

NON, le Ndolè n’est pas inscrit au patrimoine mondial de L’UNESCO

Depuis une dizaine de jours, plusieurs publications font le tour de la toile annonçant l’inscription du Ndolè, mets traditionnel du peuple Sawa du Cameroun  au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : NON

Contexte

Le déclic de cette fausse information qui inonde la toile est parti d’un article du site internet 237online. Le 4 avril 2023, le site d’information publie cet article avec pour titre « Le Ndolé du Cameroun, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, conquiert le monde ». Comme une trainée de poudre, la publication est très vite reprise par les internautes camerounais et même d’autres pays.

Le tweet de Ndockbidi, un compte spécialisé dans la promotion de l’art culinaire camerounais reprend le post le 5 avril 2023 en précisant que « depuis hier le Ndolè ce mets emblématique, fierté du Cameroun, est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO… » Cette publication en 8 jours a enregistré 54.500 vues, 255 retweets, 964 mentions j’aime, 65 citations et 12 signets. Le compte The CameroonianZ sur le même réseau social fait un post le même 5 avril 2023 intitulé « Gastronomie camerounaise : l’inscription du Ndolé au patrimoine mondial de l’UNESCO » en citant 237online et ChefAbys comme étant les copyrightés. La publication en 8 jours a été vue par 78.800 personnes. Elle a enregistrée 243 Retweets, 898 mentions j’aime, 96 citations, 12 signets et 29 commentaires.

Démenti

Les commentaires sous lesdites publications et bien d’autres, questionnent déjà la fiabilité de l’information qui y est partagée. Pour lever le doute, stopintox a contacté Serge Banyimbe, expert en communication pour le développement chez UNESCO Afrique Centrale. Ce dernier indique que la dernière liste des inscriptions au patrimoine immatériel de l’UNESCO pour l’année 2022 est disponible depuis la fin d’année dernière et que le Ndolé n’y figure pas. En mettant la liste des 47 nouveaux éléments inscrits à ce patrimoine immatériel il nous réfère vers le ministère des Arts et de la Culture qui introduit les dossiers d’inscription pour plus de précision sur le Ndolè.

NON, le Ndolè n’est pas inscrit au patrimoine mondial de L’UNESCO (c) Stopintox

Jointe au téléphone, Marie Thierry Edjoa Akoa, Directrice du patrimoine culturel au Ministère des Arts et de la Culture est catégorique. « Non !  Le Ndolè n’est pas inscrit sur le site du patrimoine mondial de L’UNESCO. Et puis, le Ndolè ne peut pas être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La liste du patrimoine mondial de L’UNESCO ne prend en compte que les sites, les monuments et les paysages culturels», explique la Directrice.

Confusion autour des conventions

Elle rajoute qu’il y a confusion autour des expressions utilisées et apporte des éléments de compréhension. « On ne peut pas inscrire un élément immatériel sur une liste qui prend en compte les sites et les monuments. Il y a une autre liste qui s’appelle la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. C’est une liste qui appartient aussi à l’Unesco mais elle est issue de la convention 2003 de l’Unesco tandis que la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco est issue de la convention de 1972 qui porte sur la préservation du patrimoine culturel et naturel. Donc il y a confusion. »

« La communauté Sawa ne nous a pas saisi pour inscrire le Ndolé mais le Ngondo pour la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité« 

Marie Thierry Edjoa Akoa, directrice du Patrimoine Culturel au MINAC

A la question de savoir si l’initiative pour faire valoriser le Ndolè dans ce sens est dans le pipe au Ministère des Arts et de la Culture, la directrice du Patrimoine Culturel au MINAC précise que chaque communauté porte l’inscription de son élément et le ministère des Arts et de la Culture  est le facilitateur qui accompagne l’inscription auprès de l’UNESCO. « La communauté Sawa ne nous a pas saisi pour inscrire le Ndolè. La communauté Sawa nous a saisi pour inscrire le Ngondo et le 30 mars dernier, j’ai personnellement déposé la candidature du Ngondo au Bureau de la convention 2003 de l’UNESCO à Paris. Et cette candidature ce n’est pas pour la liste du patrimoine mondial mais pour la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme pour le Nguon l’année dernière», précise Marie Thierry Edjoa Akoa.

En consultant la liste des nouveaux éléments inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO publiée à l’issue de la 17e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel réuni à Rabat au Maroc du 28 novembre au 3 décembre 2022, on note que l’organisation a procédé à l’inscription de  47 nouveaux éléments repartis en 4 éléments sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant des mesures de sauvegarde urgente, 39 éléments sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et 4 éléments au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et le Cameroun ne figure sur aucun de ses registres.

La liste, fin 2022, des nouveaux éléments inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO est à consulter ICI.

NON, le poisson maquereau empoissonné ne circule pas dans les marchés de Douala

Une vidéo montrant des cargaisons de poissons en train d’être incinérées dans une décharge est abondamment relayée depuis ce 21 mars sur la messagerie WhatsApp. L’audio qui l’accompagne explique que ce sont des cinquantaines de conteneurs de poissons maquereaux empoisonnés et commercialisés dans les marchés de Douala.

Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est NON

Contexte

La vidéo abondamment partagée dans les groupes WhatsApp est muette. Elle montre des palettes de poissons sorties des conteneurs et directement jetées dans une fosse. L’audio, elle, explique que « ce que vous voyez là ce sont des milliers de poissons maquereau qu’on est en train d’enterrer avant-hier juste au port de Douala. »

Capture écran de la vidéo qui a abondamment circulé sur WhatsApp

Celui qui relate l’histoire précise que l’audio original était en langue et qu’il a pris sur lui de traduire en français pour la compréhension d’un plus grand nombre de personnes. La voix masculine rajoute qu’ « il y a des cinquantaines de conteneurs de poissons maquereau qui sont arrivés. D’autres conteneurs sont déjà vendus et ça circule même déjà.» Avant d’ajouter « Ce sont des maquereaux empoisonnés. Pêchés dans une mer polluée par des produits pétroliers qui a tué des milliards de poissons.» D’après cet audio, les poissons ainsi pêchés ont été ramassés, conservés et envoyés au Cameroun.  

Démenti

Suite à la circulation de ces éléments, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le Gouverneur de la Région du Littoral a donné un point de presse pour remettre la vidéo dans son contexte. « Cette vidéo qui circule a été enregistrée au niveau de la décharge de HYSACAM au 3ème Arrondissement de Douala. Cette destruction s’est faite en présence des Forces de maintien de l’ordre et aucun carton n’est sorti de là puisqu’une ceinture de sécurité été faite jusqu’à ce qu’on ait tout détruit », rassure t-il.

A sa suite, le Dr Victor Viban Banah, délégué régional du ministère de l’Elevage, des Pêches et Industries Animales du Littoral précise que ladite destruction s’est déroulé le jeudi et vendredi 16 et 17 mars 2023. « Il s’agissait simplement d’une cargaison de maquereau importée de la Mauritanie en très bon état comme atteste les documents sanitaires venus  de ce pays-là. 4 conteneurs étaient défaillants suite à la défaillance du système de refroidissement des conteneurs. Lors de l’inspection, on s’est rendu compte qu’il y a des signes qui témoignent que ce poisson n’a pas été conservé comme la loi l’exige et le poisson avait commencé à se détériorer. Nous l’avons détruit en présence de toutes les parties concernées et nous avons dressé un procès-verbal», explique le délégué régional du Minepia.  

Il ajoute par ailleurs que c’est une action de routine de ses services compétents. Chaque jour, ses collaborateurs descendent dans la ville de Douala ainsi que dans les départements de la région du Littoral, et mènent des inspections dans les abattoirs, au marché, au port et à l’aéroport.

Contactée, l’entreprise importatrice n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Toutefois, elle corrobore les informations données lors du point de presse et souligne avoir porté la première, l’information auprès des autorités.

Une donnée que confirme le délégué régional du Minepia. « Ils ont signalé et ont collaboré. La procédure s’est passée normalement selon la loi. Ils ont même stocké les produits pendant la période de saisie. Quand il fallait la détruire, ils ont escorté pour qu’on détruise.»

Un audio douteux

Autre signe dans l’audio qui accompagne la vidéo et qui peut amener à douter, c’est l’inexactitude des dates et lieu de tournage. L’auteur relève que les poissons sont enterrés avant-hier (19 mars 2023) au port de Douala. Selon le Délégué Minepia qui nous a présenté d’autres images du jour de la destruction de ses 4 conteneurs, l’opération a eu lieu les 16 et 17 mars 2023. Aussi, le Port autonome de Douala ne dispose pas d’une décharge en son sein.   

NON, des entrepreneurs n’ont pas été assassinés en Turquie

Une vidéo abondamment partagée dans les groupes WhatsApp montre des hommes fusillés et enterrés dans une fosse commune par des hommes en tenue. La légende qui accompagne la vidéo indique que ce sont des entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes dans la construction des bâtiments qui se sont écoulés à l’occasion du séisme en Syrie et en Turquie.

Nous avons vérifié pour vous : la réponse est  NON

Depuis le mardi 14 mars 2023, une vidéo en circulation dans les groupes Whatsapp, présente des gens qui sont fusillés et entassés dans une fosse par des hommes en tenue militaire. Il s’agit d’une vidéo de 4 minutes 35 secondes. On y voit des personnes qu’on exécute à l’arme, sans blessure apparente et entassées dans une fosse commune. Le texte qui accompagne la vidéo, précise que «les entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes sismiques en construisant les immeubles qui se sont écoulées lors du tremblement de terre qui a tué des milliers de personnes ont été fusillés».

 Contexte

Cette vidéo circule dans les groupes Whatsapp quelques jours après le séisme de magnitude 7,8, suivi par de nombreuses répliques, de magnitude 7,6 qui ont frappé le sud de la Turquie et la Syrie voisine, le lundi 6 février 2023. Ces secousses ont tué plus de 48 000 personnes en Turquie et 6000 en Syrie, selon les chiffres officiels.

Vérification

Après avoir effectué des captures d’écrans de différentes séquences de la vidéo, nous avons utilisé l’application Yandex pour effectuer une recherche d’image inversée. De cette recherche, nous avons trouvé des résultats de recherche et les quatre premiers correspondent aux images de la vidéo analysée. Le premier résultat qui est une vidéo Youtube montre que la vidéo date du 29 avril 2022 et les trois autres vidéos publiées sur Twitter datent du 28 avril 2022 avec les écritures en arabe. Le quatrième résultat nous a permis de remonter l’origine ou le contexte de la vidéo, après la traduction du texte qui accompagne la vidéo.

Le quatrième résultat de notre recherche

Une rechercher sur Google avec la traduction nous a permis de comprendre qu’il s’agit d’une vidéo datant de du 21 aout 2013, au sujet du massacre des civils dans une banlieue de Damas, attribué à l’armée syrienne. la scène se passe donc en Syrie. L’armée accusée avait apporté un démenti pour réfuter son implication.

Conclusion

Il ressort de notre processus de vérification, que cette image en circulation dans les groupes WhatsApp est hors contexte et qu’il s’agit d’une manipulation.

Réseaux sociaux : le gouvernement camerounais recrute 1000 volontaires pour contrer les fake news

Ils sont dénommés « les patriotes de réseaux sociaux » et auront pour but de promouvoir les comportements sains sur la toile. L’appel à candidature a été lancé par le ministère de la jeunesse le 16 janvier 2023.

D’après le texte du Minjec, le recrutement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la e-Campagne d’éducation civique et d’intégration nationale, dans le but de promouvoir des comportements civiques et patriotiques dans les réseaux sociaux ainsi que la lutte contre la dépravation des mœurs et la propagation des fake news et des discours haineux sur la toile. Cet appel à candidature se présente comme une réponse à l’inquiétude du président de la République dans son message à la nation du 31 décembre 2022, sur la montée galopante de l’incivisme, de la violence et du non-respect des normes élémentaires ou de l’ordre établi.

Conditions de candidature

https://twitter.com/Minjec00237/status/1615057838937620480?s=20&t=BftPZljncxzB9mip3efmSA
L’appel à candidature du Minjec publié sur Twitter le 16 janvier 2023

En dehors d’être de nationalité camerounaise et être âgé d’au moins 18 ans, il faut disposer des sites ou profils sur internet et les réseaux sociaux réunissant un minimum de 1000 followers, de partages, de likes et de vues. Il faut aussi n’avoir pas publié ou participé à la propagation des images obscènes, des discours haineux, inciviques, antipatriotiques et autres fake news. Celui qui doit répondre à l’appel à candidatures doit s’engager à promouvoir le vivre-ensemble harmonieux, les comportements civiques et patriotiques et à lutter contre les discours haineux et autres fake news sur les réseaux sociaux et internet.

Constitution du dossier et mode de dépôt

Pour candidater, il faut une description de sa page ou site internet et ses activités avec les liens, une copie de la CNI ou de la carte scolaire/d’étudiant(e), un CV. La possession d’une carte jeune biométrique serait un atout.

LIRE AUSSI: Front Commun pour la lutte contre la désinformation et la propagation des discours de haine

Le dossier de candidature doit être envoyé en version électronique sur WhatsApp au 671505871 ou par email à l’adresse : evolontaire.minjec@gmail.com avec comme objet, « pour le recrutement des 1000 e-Volontaires, ‘’Patriotes des réseaux sociaux’’ dans le cadre de la mise en œuvre de la e-Campagne d’éducation civique et d’intégration nationale ». les renseignements complémentaires se font également aux mêmes adresses. Il y a aussi la possibilité de se rapprocher des services du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique pour avoir de plus amples informations.

Non, ces images en circulation ne sont pas celles des pagnes camerounais du 8 mars 2023.

Des motifs circulent dans ce sens depuis le 12 janvier.

Stopintox a vérifié pour vous. la réponse est NON

La désinformation autour du pagne de la célébration de la journée internationale de la femme est devenue comme des marronniers. Chaque année, des nouveaux designs de pagnes sont présentés en début du mois de janvier comme étant ceux devant être arborés pour la célébration du 8 mars de l’année en cours. Nous avions déjà vérifié une information similaire pour nos abonnés en 2020.

Depuis le 12 janvier 2023, des échantillons présentés comme étant les pagnes camerounais de la célébration de la journée internationale de la femme le #8mars 2023 circulent sur la toile. Cette publication sur Twitter reprend ces images et parlent des prochains pagnes du 8 mars 2023. En date du 19 janvier, elle avait fait 51 000 vues pour 63 retweets et 104 tweets cités.

Vérification

Contacté par StopintoxCameroun, Ibrahim PITTI, le Directeur commercial de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) dément cette information.

LIRE AUSSI:

Edwige Grâce MBAKONG, la responsable de la communication du ministère de la promotion de la femme et de la famille, va plus loin et fait savoir que le pagne du Cameroun de cette année sera dévoilé le 22 janvier 2023. Elle rajoute que l’image qui est véhiculée n’est pas celui de notre pagne. Cette année le pagne du 8 mars aura une seule couleur, précise-t-il.

Fake news et discours de haine: une synergie d’actions se tient à Yaoundé

L’Africa Fact-checking Fellowship Cameroon réunit les 18 et 19 novembre les boursiers, experts et acteurs divers pour échanger sur des questions relatives à la promotion de la vérification d’informations et la lutte contre les discours haineux. 

La première conférence de la Bourse pour la vérification des fait en Afrique dénommée Africa Fact-checking Fellowship Cameroon (AFFCameroon)  qu’organise Defyhatenow et Civic Watch démarre ce jeudi 18 novembre. Il est placé sous le thème « Synergie d’actions contre la désinformation et la propagation des discours de haine pour la paix et le développement durable au Cameroun » .

Il s’agit de réunir un maximum d’acteurs clés pour une coordination d’actions, afin d’obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre la désinformation au Cameroun. 

Mutualisation des efforts 

Defyhatenow justifie ces deux jours de réflexions par la nécessité de mutualiser les efforts pour donner un plus grand impact au travail des professionnels de l’information. Il s’agit aussi de promouvoir les pratiques de vérification de l’information et l’éducation aux médias et l’information à une plus large audience (notamment aux sein des organisations et institutions publiques et privées) dans le but d’accroître pour une meilleure gouvernance et pour restaurer la confiance sociale.  Il s’agit aussi de mettre démarrer plusieurs actions comme un plaidoyer en faveur d’un cadre légal et des mécanismes réglementaires sur la désinformation et la protection des données personnelles.

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L’évènement de deux jours vise aussi à initier un plan d’action pour une réponse coordonnée contre la désinformation va tabler sur plusieurs sujets comme le rôle et l’impact des outils, dispositifs et initiatives de lutte contre la désinformation et des discours haineux au Cameroun. Tout ceci se fera à travers des tables rondes en plénières, présentations et ateliers.  

Le comité scientifique est présidé par le Pr NTA A BITANG, directeur Adjoint de l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication (ESSTIC). 

Désinformation: Meta (Facebook) lance une bande dessinée pour éduquer

Le géant américain a annoncé ce 5 juillet le lancement de #NoFalseNewsZone pour lutter contre les fake news en Afrique francophone.

Dans le but de limiter la propagation des fausses informations, Meta met sur pied une bande dessinée pour sa campagne éducative. Après un déploiement réussi au Nigéria et au Ghana, ce programme a été dévoilé au Sénégal au cours d’une table ronde avec des médias. En partenariat avec Vibe Radio et Comic Republic, la bande dessinée a pour objectif d’instruire les internautes sur le phénomène des fausses nouvelles. « Pour nous, à Vibe Radio, la campagne #NoFalseNewsZone Sénégal est notre façon de contribuer au discours plus large sur ce que les gens consomment et créent en ligne. Nous voyons une occasion unique d’utiliser l’une de nos valeurs, l’éducation, pour faire prendre conscience des raisons pour lesquelles les fausses informations devraient être éradiquées de notre cycle d’information quotidien» confie Jacques Ba le directeur général de Vibe Radio au Sénégal.

Dans la note introductive de la bande dessinée, Balkissa Idé Siddo, Directrice des Politiques Publiques en Afrique dit « espérer qu’à travers cette bande dessinée les gens prendront des décisions éclairées en réfléchissant de façon plus critique à ce qu’ils lisent, croient et partagent ». Et d’ajouter « Chez Meta, nous nous engageons pour le bien-être des individus et des communautés qui utilisent nos plateformes et prenons la responsabilité d’aider à minimiser sérieusement la propagation de fausses nouvelles ».

Extrait de la Bande dessinée #NoFalseNewsZone (Capture écran (c) META)

L’entreprise nigériane de multimédia en ligne va s’occuper de la distribution de #NoFalseNewsZone. Cette une campagne éducative grand public vise à ouvrir le dialogue autour du partage des fausses informations, d’aider les gens à les identifier et à prendre les mesures nécessaires pour limiter leur propagation. La bande dessinée est disponible en français ICI comprend une série de trois parties retraçant les histoires d’un jeune footballeur, d’une infirmière et d’une danseuse avec une communauté sur les réseaux sociaux en pleine croissance. Ils vont partager leurs parcours personnels dans l’optique d’instruire les internautes sur les fausses informations.

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