Monthly Archives: octobre 2020
Non, aucune maman n’est décédée et n’a perdu 4 enfants dans la tuerie de Kumba

Dans un tweet partagé plus de 500 fois en deux jours, une internaute affirme qu’une sœur à sa voisine est décédée après avoir perdu 4 enfants dans le massacre de sept enfants dans une école à Kumba.
Nous avons vérifié pour vous, la réponse est : NON
Le tweet qui contient la désinformation dit ceci «A peine entrée à la maison j’apprends le décès de la soeur de ma voisine qui a perdu ces 04 enfants dans ce massacre ! Elle venait constamment à dla pour acheter la marchandise et rentrer vendre la bas à kumba! Elle est morte sur le champ après avoir appris la nouvelle! »
Dans un second tweet, l’auteure ajoute que «J’ai laissé la femme là bien portante ce matin. Elle m’a taquiné ce matin.»

Le post en 2 jours a enregistré 398 Retweets, 179 tweets cités, 534 likes et 63 commentaires. La capture de ce tweet fait le tour de plusieurs groupes et compte whatsapp. L’infox est repris par plusieurs médias conventionnels et en ligne.
Le président du parti politique Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dans son message après l’attaque du collège Mother Francisca International Bilingual Academy, diffusé dans le journal télévisé d’Equinoxe Tv du 27 octobre 2020 et consultable sur leur page facebook, indique entre la 9mins 38 secs et 9mins 55 secs que, « des informations relayés à la suite de cette tragédie font état de ce que la mère de 4 des enfants assassinés, aurait rendu l’âme après avoir été informée de cette tragédie.»
Cette édition du journal télévisé en 12heures a enregistré 1.600 réactions, 5. 300 commentaires et 515 partages.
7 élèves tués et 13 blessés
L’horrible attaque du collège Mother Francisca International Bilingual Academy sis à Bamelike street au quartier Fiango dans la ville de Kumba a fait 7 morts, des élèves âgés entre 9 et 12 ans. Comme le confirme Réné Emmanuel Sadi, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Cameroun.
«(…)En effet, un groupe de près d’une dizaine de terroristes, munis d’armes de guerre et constitués en véritable commando, a fait irruption, à bord de trois motocyclettes, dans l’enceinte du complexe scolaire privé dénommé « Mother Francisca International Bilingual Academy », et a froidement ouvert le feu sur des élèves se trouvant dans les salles de classe. Le premier bilan de cet attentat terroriste fait état de : – six (06) élèves assassinés, soit cinq (05) filles et un (01) garçon, tous âgés entre neuf (09) et douze (12) ans ; – treize (13) blessés, soit dix (10) filles et trois (03) garçons, dont sept (07) cas avérés préoccupants.»

monitoring des médias
Après monitoring de plusieurs journaux parlés et télévisés des médias depuis la survenue de cette attaque, nous sommes tombés sur le journal télévisé bilingue édition du 25 octobre 2020 consultable sur la page Facebook, d’Equinoxe Tv, une télévision privée avec des correspondants sur place.
Dans cette édition, le média donne la parole aux parents des victimes. Il ressort que la famille du pasteur Boniface Ngameni a perdu son fils Victory Caminbon Ngamenyi âgé de 10 ans. Che Francis ne reverra plus jamais Che Tehma Nchangnwi, 11 ans. Monsieur Kingsley Ngu ne verra plus le sourire de la petite Jenifer Anamgin, 12 ans. La famille Zakame Julius a perdu Rema Zakame 9 ans, sur son lit d’hôpital. Les parents ont échangé avec la petite avant qu’elle ne rende l’âme.
Scénario presque semblable avec la famille Ngwane. Selon le témoignage de Claude Ngwane, le papa du 7ième cas de décès, dans le même reportage, il était à la maison non loin de l’école quand il a entendu les coups de feu. «Je me suis précipité à l’école et le vigile m’a dit qu’on a tiré sur mon enfant. Quand je l’ai vu j’ai cru qu’on a tiré sur sa main. Je l’ai transporté sur la moto pour l’hôpital. C’est là qu’on m’a dit que l’enfant a reçu une balle au ventre. » Renny Ngwane est décédé le 25 octobre à l’hôpital de Mutengene.
Ce qui n’a pas été le cas pour Che Francis. Sa fille Che Tehma Nchangnwi, 11 ans, fait partie des victimes décédées sur place. C’est aussi le cas pour Nguemone Princesse, 12 ans, et Shenia Syndi 12 ans décédées sur place et respectivement les enfants de Nkem Joseph et Tita John.
Des familles sous le choc
Ce sont là, les familles des sept élèves tués lors de ce qui est désormais appelé le massacre de Kumba. Six filles et un garçon. Des victimes âgées entre 9 et 12 ans. Les cadavres ont été déposés à la morgue de l’hôpital de district de Kumba. Les blessés ont été conduits à l’hôpital Mayemene Annexe de Kumba et dans des hôpitaux de Buea et de Mutengene.
Dans ce reportage aucun parent de victimes du massacre de Kumba n’indique avoir perdu une conjointe à cause de ce drame. Outre des médias qui partagent cette désinformation, aucun n’indique qu’une maman est décédée après ce carnage. Contactés, les journalistes exerçants dans la ville de Kumba précisent que c’est un fake. S’ils avouent que les parents sont sous le choc, ils rassurent qu’aucun parent des victimes n’est décédé depuis la survenue de ce tragique évènement
Non, le livre de science au programme en classe de CE1 au Cameroun ne parle pas de sexualité

Depuis le 5 octobre 2020, jour du démarrage de la rentrée scolaire au Cameroun, l’image de la page d’un livre dans lequel on décrit comment faire l’amour fait le tour des réseaux sociaux. La légende indique qu’il s’agit d’une page du livre de science au programme en classe de CE1 au Cameroun.
Nous avons vérifié pour vous, la réponse est : NON
‘’ C’est quoi, faire l’amour ?’’ Faire l’amour est un moment très intime entre deux adultes.’’ La suite du contenu de la page en circulation est vraiment réservée aux adultes. D’où les réactions déferlantes depuis la publication du contenu de cette page sur les réseaux sociaux notamment Facebook et Whatsapp. En 12 heures, le post a enregistré 472 commentaires et 166 réactions dans un groupe Facebook. La plupart des commentaires interroge si le contenu de cette page est vraiment inscrit au programme des enfants en classe de cours élémentaire 1, sachant que dans cette classe la tranche d’âge est de 6-8 ans.

Pour savoir si cette page est filmée du livre de science au programme en classe de CE1, nous avons feuilleté le livre de science au programme dans ladite classe pour cette année 2020-2021. ‘’Majors en Sciences, Sciences et Education à l’Environnement Hygiène Pratique et Education à la Santé CE1’’, voici comment s’intitule le livre de science au programme dans la classe de CE1 au Cameroun. 3 auteurs signent ce manuel, Daniel Thierry Tondji, Ndi NlandElie et Essi Rachel Irène édité par Asva Educaton.
De quoi parle le Livre?
Le livre de 72 pages traite de l’éducation à l’environnement et hygiène pratique et éducation à la santé à la 1ère séquence. La 2ième séquence ’initiation aborde les sujets sur l’agriculture et l’hygiène pratique et éducation à la santé. Le milieu physique et l’hygiène pratique et éducation à la santé caractérisent les leçons de la troisième séquence. La 4ième séquence elle, aborde le milieu technique et l’hygiène pratique et éducation à la santé. Le milieu vivant et l’hygiène pratique et éducation à la santé meuble le 5ième et 6ième séquence. Dans ledit document illustré par des bandes dessinées, à aucun moment on ne parle de la reproduction.

Une information que confirme le Pr Marcellin Vounda Etoa, le secrétaire permanent du Conseil national des manuels scolaires et des matériels didactiques. Dans un communiqué radio-presse signé le 7 octobre, il indique que ‘’le programme d’enseignement de cette matière dans cette classe porte sur l’éducation à l’environnement, l’hygiène pratique et éducation à la santé. Aucune séquence ni leçon de ce programme ne se rapporte à la sexualité ou à la reproduction humaine.’’