Monthly Archives: juillet 2020
Non, le deuxième gendarme victime d’agression à l’agence de voyage Finexs n’est pas mort
Depuis dimanche 26 juillet 2020, la nouvelle selon laquelle le deuxième gendarme qui était entre la vie et la mort suite aux événements tragiques qui se sont déroulés à l’agence de voyage Finexs à Douala est décédé.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON
Le post avec pour titre ‘’100 FCFA News’’ fait sur N’zui Manto Officiel, une page Facebook qui comptabilise plus de 8.834 personnes abonnées a enregistré 792 réactions, 840 commentaires et 959 partages en trois jours.
Plusieurs tweets parmi lesquels celui-ci ‘’ meurtre à finexs, le deuxième gendarme est décédé’’ attribuant l’information à la chaine de télévision STV ont également été viraux sur le réseau social Twitter et sur WhatsApp.
Dans la journée du lundi 27 juillet, le chef de Division de la communication au ministère de la Défense a publié une capture de la page Facebook qui a véhiculé la nouvelle avec un cachet portant la mention « fake news ministère de la défense. »
Contacté par stopintox, un personnel soignant au sein de l’hôpital de la garnison militaire de Douala, où le gendarme major Aubin Youle Yatcho est sous soin depuis la nuit du 22 juillet 2020, (jour de l’agression) est péremptoire : « Il n’est pas mort». Nous allons également apprendre que le gendarme ne reçoit pas de visite et sa chambre est gardé 24h/24.
Rendu à la brigade des recherches de Douala 1er, située au sein de la Légion de gendarmerie du Littoral à Bonanjo, le commandant de la brigade de recherches, Oscar Bakoa, qui dirige l’enquête sur l’agression et le meurtre d’un des deux gendarmes, est rassurant. « Il est en vie et gloire à Dieu, il va bien », précise ce dernier.
Finexs scellé, les assasins aux arrêts
Pour rappel, dans la nuit du 22 au 23 juillet 2020, une altercation éclate entre deux gendarmes et les employés de l’agence de voyage Finexs à Douala. Le personnel de l’agence réclame 100 Fcfa à ces derniers, frais représentant l’utilisation des toilettes par l’un des gendarmes. Faute de monnaie, une violence verbale va éclater entre ces derniers pour se transformer en violence physique. Dans la rixe, un des agresseurs va frapper l’un des gendarmes avec une latte et le maréchal des logis Armel Joseph Liem Pime va rendre l’âme sur place. Son corps est gardé à la morgue de l’hôpital de la garnison. Son collègue d’infortune Aubin Youle Yatcho aura plus de chance. Il est interné au sein du même hôpital militaire à Bonanjo.
Sur la page facebook de la Gendarmerie nationale du Cameroun, on peut lire que les deux gendarmes « en service à la Direction Technique et Logistique de la Gendarmerie Nationale, se trouvaient à Douala pour des raisons professionnelles, de retour d’une mission commandée.»
Selon le commandant de brigade de recherches de Douala 1er, l’enquête suit son cours. L’agence de voyage Finexs est scellée pour 8 jours à compter du 25 juillet par un arrêté du préfet du département du Wouri. Une mesure conservatoire en attendant la décision du ministre des Transports. Plusieurs employés de la compagnie sont en détention et celui qui a donné le coup mortel a déjà été mis aux arrêts.
Non, cette vidéo dans laquelle une jeune fille tombe dans l’eau n’a pas été prise au Cameroun
Depuis quelques jours, une vidéo virale sur la toile montre une jeune fille filmée en train de danser près d’un cours d’eau. Elle se retrouve au fond du fleuve après un faux pas. D’après les internautes, cette image a été prise à la base navale à Douala au Cameroun.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON .
La vidéo postée sur un compte Twitter sous forme interrogative le 07 juillet 2020 a enregistré plus de 7000 vues en 72 h, 165 retweets et 82 commentaires. D’après le message qui accompagne cette vidéo de 09 secondes, il s’agirait d’une étudiante qui s’est rendue à la base navale de Douala avec des amies. « Jusqu’à présent, le corps est introuvable », relève le post.
Après avoir réalisé des captures d’écran sur ladite vidéo, Stopintox a procédé à une recherche d’images inversée sur Tineye. Le résultat renvoie à plusieurs posts sur le réseau social Twitter avec la même vidéo mais publiée il y a deux ans, soit le 23 mars 2018. On peut le voir ici, ici et ici.
A chaque légende au-dessus de la vidéo qui a comptabilisé des milliers de vues et de nombreuses interactions, le mot Ivosho revient. « Beware of Ivosho !!! Dont just vosho guys!!! », lit-t-on au-dessus d’une des publications. Traduction approximative en français : « faites attention à l’Ivosho. Ne faites pas le Vosho les gars».
Le mot clé « Ivosho » rentré dans le moteur de recherche Google redirige vers plusieurs liens qui présentent ce concept comme une danse populaire sud-africaine. On apprendra d’ailleurs que ladite danse peut tout aussi être appelée Vosho. Le danseur qui l’exécute doit effectuer des mouvements de corps dans lesquels il tend une jambe et se rabaisse à chaque fois en prenant appui sur ses genoux.
En remontant les commentaires sous les posts des publications y relatives sur Twitter, Stopintox a également découvert une capture d’écran postée par un internaute sud-africain, qui indique que la jeune fille s’en est tirée. L’image présente celle-ci qui remonte sur le rivage. Les vêtements et le décor identiques à ceux de la vidéo peuvent attester de l’authenticité de cette information. Le corps de la jeune fille ne serait donc pas introuvable, tel qu’indiqué dans les messages en circulation sur la toile depuis quelques jours.
Sur une autre capture d’écran de téléphone partagée sur Twitter et montrant la jeune fille sortie des eaux, on peut également observer dans le coin supérieur gauche du mobile, le sigle de l’opérateur de téléphonie mobile du pays: MTN SA. Il s’agit de l’entreprise Mobile Telecommunication Network, South Africa (Mtn Afrique du Sud). Une indication pour établir que le lieu de tournage de la vidéo est l’Afrique du Sud.
Contacté par Stopintox, Uluyanda Gama, un internaute sud-africain qui a partagé une des images montrant la fille sortant des eaux a indiqué que
« ça s’est passé effectivement en Afrique du Sud. Très probablement dans la province du Kwazulu Natal, si on s’en tient à l’accent des filles dans la vidéo ».
L’internaute qui réside en Afrique du Sud relève que les filles dans la vidéo s’expriment en zulu. Il s’agit de la langue officielle d’Afrique du Sud.
NON, les vaccins arrivés au Cameroun le dimanche 28 juin 2020 ne sont pas des vaccins anti Covid-19 mais ceux contre la fièvre jaune, la tuberculose et la poliomyélite
Depuis ce lundi 29 juin 2020, une information a inondé les réseaux sociaux et la messagerie WhatsApp faisant état de ce que le Cameroun aurait réceptionné des vaccins contre la Covid-19. Stopintox a vérifié. La réponse est NON.
Sur la première capture, on peut lire qu’une cargaison de vaccin Sanofi contre le Coronavirus est arrivée au #Cameroun. Sur la seconde capture, on fait savoir qu’il s’agit d’une phase de test et que ceux qui ne prendront pas ce vaccin ne seront pas admis à rentrer au sein de l’union européenne.
L’image qui circule et sur laquelle on peut voir des cartons estampillés Sanofi Pasteur-Unicef est pourtant réelle mais les informations qui l’accompagnent sont fausses.
Il s’agit en effet des images de l’arrivée au Cameroun le dimanche 28 juin 2020 de vaccins contre la fièvre jaune, la tuberculose et la poliomyélite. C’est ce que fait savoir le bureau de l’Unicef au Cameroun ce même dimanche. Sur la page Facebook de l’organisation, on peut lire que ces vaccins sont destinés au Programme élargi de vaccination (PEV), et ont été acheminés grâce à l’appui de l’Unicef.
Contacté par Stopintox via le service d’information de l’Unicef au Cameroun, Jacques Boyer, le Représentant résident de l’organisation confirme que « Ces vaccins contre la fièvre jaune, la tuberculose et la poliomyélite ont été achetés par le MINSANTE (Ministère de la Santé Publique, NDLR) pour le Programme Elargi de vaccination. L’UNICEF a apporté un appui pour leur acheminement».
Jacques Boyer de poursuivre en précisant « Bien que nous n’ayons pas encore de vaccin contre le coronavirus, nous sommes en mesure de prévenir d’autres maladies graves telles que la tuberculose, la fièvre jaune ou la poliomyélite. Les vaccins sauvent des millions de vies chaque année. La covid-19 ne doit pas être un obstacle à la vaccination des enfants. Nous devons absolument empêcher que les interventions sanitaires qui sauvent des vies soient mises de côté alors que nous luttons contre la COVID-19. Ces vaccins vont servir à des immunisations de routine ».
Sur les quantités de vaccins reçues, l’Unicef fait savoir que pour le cas du PV-Polio, il s’agit de 361 800 doses, 230 000 doses pour la fièvre jaune et 861 200 doses pour le BCG.
En ce qui concerne les tests de vaccin contre la Covid-19 en Afrique, le premier essai sur le continent d’un vaccin contre ce virus a eu lieu à Soweto et n’a démarré que le mercredi 24 juin 2020. Il a été développé par l’université d’Oxford et a déjà été testé sur 4.000 personnes dans le monde. Au total, 2.000 Sud-Africains vont participer à l’essai ainsi que 4.000 personnes aux Etats-Unis. L’Afrique du Sud, pays le plus touché du continent compte 106.000 infections et plus de 2.000 morts.
Pour ce qui est de l’avancée de la recherche sur le vaccin anti Covid-19, la célèbre revue scientifique The Lancet a annoncé, il y’a un mois tout juste, qu’un premier vaccin venait de faire ses preuves sur l’homme. Ce vaccin à vecteur Ad5 a été testé chez 108 adultes en bonne santé âgés de 18 à 60 ans non infectés par le SRAS-CoV-2. Les résultats semblent prometteurs et le vaccin va entrer en phase 2 de test. On est donc encore loin de la mise à la disposition du grand public d’un quelconque vaccin. Actuellement, plus de 100 vaccins candidats COVID-19 sont en cours de développement dans le monde.
Vous avez des doutes sur une information qui circule? nous vérifions pour vous. Envoyez nous un message sur WhatsApp http://wa.me/237680009488