Monthly Archives: juin 2020

NON, la page «Ernest Obama Officiel » n’est pas celle de l’ex-DG de Vision 4

Depuis quelques jours, la Page «Ernest Obama Officiel » publie des messages attribués au journaliste éponyme, ex-collaborateur de la chaîne de télévision privée Vision 4. S’agit-il réellement de sa Page Facebook ?

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON

Les publications relayées sur cette Page Facebook sont partagées abondamment par plusieurs internautes. Des hommes de médias aussi. C’est le cas dans ce tweet de la journaliste Mimi Mefo qui rapporte un post publié sur ce compte, qui a enregistré 330 commentaires et 35 partages.

La dernière publication en date du 26 juin 2020 ( à 20h) sur cette page est un lien vidéo qui redirige vers Youtube. La séquence intitulée : « la vidéo du retour d’Ernest Obama à son domicile » a enregistré 224 commentaires et 146 partages. Plusieurs autres posts de ce compte attribués à Ernest Obama font état de ses déboires depuis quelques jours avec le promoteur de Vision 4, Amougou Belinga. Dans le fil d’actualité, on retrouve des photos du Pdg avec des messages comme : «Merci pour tout papa » ; « mon père » ; « On pardonne».

Capture d’écran du tweet de Mimi Mefo relayant un post de cette Page Fake.

On y retrouve aussi des rendez-vous médias sans grande précision du canal de diffusion, ni le programme concerné. Juste l’heure. Des images et revues de presse sur l’affaire qui a emmené le journaliste à être présenté chez le procureur Général près de la Cour d’Appel du Centre y sont également visibles.

Mais à l’observation, plusieurs indices permettent de douter de l’authenticité de ce compte attribué au journaliste Ernest Obama. Premièrement, il faut remarquer que la création de ce compte est récente. La première publication date du 18 juin 2020. Une date qui coïncide avec celle de l’interpellation de l’ex-directeur général de Vision 4 Tv.

L’onglet « A Propos » ne donne pas assez de détails sur le propriétaire de la Page. On y lit tout juste : « Bienvenue dans le journal de Ernest Obama ». Cependant en cliquant sur « Communauté », on peut remarquer que cette Page « Fake » a mobilisé très vite. En neuf jours d’existence seulement, la page a totalisé 5842 mentions « J’aime » et enregistré 6437 abonnés.

Une requête dans la barre de recherche Facebook avec les mots clés « Ernest Obama » renvoie vers des groupes de Fans club, mais aussi vers un autre compte qui apparait plus susceptible d’être le véritable compte de l’ex-Dg de Vision 4 Tv. Il est intitulé « Ernest Obama (officiel) sur la photo de couverture. Mais tout juste : Ernest Obama au-dessus des publications. Une légère similitude entre le nom sur la photo de couverture et le compte Fake.

Sur ce compte, la rubrique « A Propos » est plus fournie. Les champs Emploi et scolarité, Lieu de résidence, Anniversaire et autres détails y sont bien renseignés. Dans la liste des amis, on compte de nombreux hommes de médias et du monde de la Communication. La dernière publication dans le fil d’actualité remonte ici au 28 mai 2020 à 12h25. Il s’agit d’une photo du journaliste en séance d’interview avec le président de la République du Cameroun, Paul Biya.

« J’ai un seul compte. Celui-là n’est pas mon compte. Il faut le signaler. Mon compte c’est Ernest Obama. La dernière publication, photo avec le président de la République du Cameroun»,

a indiqué le journaliste Ernest Obama, contacté par Stopintox dans la soirée du vendredi 26 juin 2020.

Oui, la Sosucam recrute un infirmier diplômé d’Etat accoucheur

Un avis de recrutement en circulation dans les réseaux sociaux depuis quelques jours indique que la Société sucrière du Cameroun recherche un infirmier diplômé d’Etat accoucheur.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : OUI

L’appel à candidature en circulation en ligne fait savoir que le poste est à pouvoir aussi bien en interne qu’en externe. Le candidat retenu exercera dans l’entreprise Sosucam située à Mbandjock, à 100 Km de Yaoundé. Il bénéficiera d’un Contrat à durée déterminée (Cdd) et d’un rang d’agent de maîtrise.

Le document énumère les pièces à fournir à envoyer à l’adresse mail recrutement@sosucam.somdiaa.com au plus tard le 1er juillet 2020 à 17h. L’avis de recrutement est signé de Essomo André Sylvain, présenté comme le directeur des ressources humaines adjoint.

Rendu sur le site internet de Sosucam, filiale du groupe Somdiaa, ledit avis de recrutement n’est pas visible dans la sous-rubrique « Offres d’emploi ». Le dernier avis de recrutement ici publié date du 14 février 2020.

Sur le nom présenté comme celui du directeur des ressources humaines adjoint, une petite recherche sur le moteur de recherche Google avec les mots clés « Essomo André Sylvain » renvoie à deux références indicatives. La première est celle d’un compte Facebook rattaché à ce nom. On peut lire dans l’onglet « A Propos » ‘’A travaillé à Sosucam’’.

L’autre référence est un  » rapport de mission d’audit et appui à la démarche qualité » de Sosucam de 2005. Essomo André Sylvain y figure dans la liste des « Auditeurs qualité présents à la session de travail de Nkoteng »   

Document authentique

Avis de recrutement authentique en circulation sur la toile.

Même si l’avis de recrutement ne figure pas sur le site internet de cette entreprise du secteur agroalimentaire qui totalise 55 ans d’activité, il s’agit cependant d’un document authentique.  

« C’est une information. C’est une vraie offre. Tout ce qui y est dit est exact. Cette offre a d’ailleurs été publiée dans le journal Cameroon Tribune. Que les Camerounais intéressés postulent »,

a rassuré Barbara Melem, responsable de la Communication de Sosucam, jointe par Stopintox.

La responsable de la Communication confirme que Essomo André Sylvain qui signe le document daté du 18 juin 2020 en circulation sur la toile est bien le directeur des ressources humaines Adjoint de Sosucam. Elle rassure aussi que l’adresse électronique mentionnée dans cet avis est bien celle utilisée lors des recrutements.

NON, l’Oms n’a pas encore validé le Covid-Organics

Après un échange téléphonique entre le président malgache Andry Rajoelina et le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) mercredi 20 mai 2020, les commentaires de certains internautes vont dans tous les sens. Certains ont conclu à la validation par le gendarme mondial de la Santé, du Covid-Organics, le remède malgache proposé contre la Covid-19.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est: NON

Sur son compte Twitter peu après l’échange téléphonique, Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’Oms a fait savoir que la discussion avec le président malgache s’est articulée sur la façon de travailler ensemble sur la recherche et le développement thérapeutiques. Il relève également qu’ils ont convenu que la solidarité est la clé pour lutter contre la pandémie et assurer la sécurité du monde. Sans plus.

Sur son compte Twitter, le président Rajoelina apporte un peu plus de détails sur le contenu des échanges. Il note que l’Oms signera un accord de confidentialité sur la formulation du Covid-Organics et appuiera les processus d’observations cliniques en Afrique.

Les deux sorties en ligne ont totalisé près de 800 Retweets pour 2700 Likes et une pléthore de commentaires. A lire les interventions des uns et des autres sur les différentes plateformes des réseaux sociaux, la confusion règne dans les esprits. Des interrogations et interprétations fusent sur le contenu de cet échange et la position réelle de l’Oms.

Capture d’écran d’un compte Twitter annonçant une validation de Covid-Organics par l’Oms

Après une petite recherche avec « Andry Rajoelina » comme mot clé, la séquence de l’appel en vidéoconférence entre les deux dirigeants a été retrouvée sur la page Facebook du président malgache. L’échange téléphonique entre Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président Rajoelina dure près de dix minutes.

D’entrée de jeu, le directeur de l’Oms a félicité le chef de l’Etat malgache pour son engagement dans le domaine de la santé, son implication dans l’éradication de la rougeole sur l’île l’année dernière notamment. Il a de suite demandé la situation de la Covid-19 à Madagascar.

« Je serai heureux de travailler avec vous de toutes les manières possibles », a indiqué Dr. Tedros.

A Rajoelina de rappeler que Madagascar a élaboré un protocole de traitement, un protocole d’observation clinique et un protocole d’essais cliniques. Le pays a ainsi d’abord utilisé le traitement associant la chloroquine à l’azithromycine. Mais des effets indésirables sur les patients traités par ce protocole et un risque potentiel de toxicité ont été relevés. Les chercheurs ont alors exploré d’autres voies et moyens pour faire face à cette pandémie. Le Covid-Organics est ainsi né.

Accord de non divulgation

«Nous avons utilisé de l’artemisia ainsi que d’autres plantes médicinales malgaches. Nous proposons actuellement un troisième protocole, un essai clinique associant deux médicaments injectables. Nous avons échangé avec des chercheurs de l’Océan indien et des chercheurs aux Etats Unis »,

a relevé Rajoelina.

Capture d’écran échange en vidéoconférence entre le Dg de l’Oms et le président malgache

Et de poursuivre qu’« en réponse à cette invitation de l’OMS, nous acceptons de proposer le Covid-Organics et l’association des deux médicaments injectables en tant que médicament candidat dans le cadre d’une solidarité trial sous réserve de l’adoption  d’un accord de non divulgation sous la formulation d’abord du Covid-Organics que nous proposons actuellement ».   

L’Oms a répondu que l’accord de non divulgation pour le Covid-Organics sera signé et gardé confidentiel. Et au directeur de l’institution de rappeler qu’il existe une unité de médecine traditionnelle à l’Oms qui peut être impliquée pour aider Madagascar qui s’en sort déjà très bien, comparé à d’autres pays.

« Elle peut travailler avec vous pour vous aider à affiner les protocoles et vous aidez pour que vous réussissez les essais cliniques liés à cela. Vous aider qu’ils soient aussi scientifiques que possible pour que quand les résultats sortent, ils soient acceptables à l’échelle mondiale », a expliqué le DG de l’Oms.

Dr Tedros a demandé que les scientifiques malgaches soient mis en relation avec ceux de l’Oms pour qu’ils commencent à travailler. Ce n’est donc qu’après toutes ces étapes que l’Oms pourra émettre des recommandations sur le Covid-Organics qui n’a jusqu’ici pas été validé, tel que le confirme la cellule de communication de Oms Cameroun.

 « L’Oms n’a pas validé le Covid-Organic et ne l’a jamais recommandé ; mais l’Oms s’est proposée d’accompagner Madagascar dans l’étude clinique afin d’avoir des preuves scientifiques sur l’efficacité de ce produit », a indiqué à Stopintox la représentation de l’Oms au Cameroun, qui invite les internautes à apprendre davantage sur le processus de l’étude clinique.

Il y a quelques semaines encore, l’Oms prévenait les dirigeants de ne pas promouvoir sans tests scientifiques le Covid-Organics comme remède contre le Coronavirus. La mise en garde avait été faite par le Dr Matshidiso Moeti, responsable de l’Oms pour l’Afrique.

Non, le Port autonome de Douala ne recrute pas 135 gestionnaires de logistique et transport

Un avis de recrutement en circulation sur la toile indique que le directeur du Port autonome de Douala (Pad) a annoncé l’ouverture d’un recrutement de 135 gestionnaires chefs et gestionnaires adjoints à la Régie du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON

Les documents en circulation portent en en-tête les logos du Port autonome de Douala (Pad) et de la Régie du terminal à conteneurs (Rtc). L’annonce indique que le Pad recherche pour les postes ciblés 85 candidats de niveau baccalauréat et 50 autres de niveau Bts. Des conditions à remplir pour être retenus et rejoindre l’équipe du Pad sont énumérées. Le 22 juin 2020 à 15h est noté comme la date limite du dépôt des dossiers.

Rendu sur le site internet du Port autonome de Douala le 17 juin, le dernier article publié dans la rubrique « Actualité » annonce un recrutement, mais il s’agit ici du recrutement de sept pilotes. Dans le communiqué y relatif signé le 23 avril 2020, Cyrus Ngo’o, le directeur général du Pad « porte à la connaissance du public concerné que la date limite de dépôt de dossiers relatifs au recrutement de sept (07) pilotes est reportée au 30 juin 2020 à 15h30 ».

Le document indique à la fin que ledit appel à candidature peut être consulté sur le site internet www.pad.cm.  Aucun article ou document sur ce site ne fait état d’un recrutement de 135 gestionnaires de logistique et transport.

Sur la page Facebook du Pad aussi, aucun post au sujet d’un quelconque recrutement n’y figure. La dernière actualité publiée à 15h08 le 16 juin 2020 est relative au projet de sécurisation de l’espace portuaire à travers la vidéo surveillance et la construction de la barrière périmétrique en cours.

Sur un précédent post la veille 15 juin, on retrouve les deux documents en circulation sur les réseaux sociaux. Ils sont marqués en rouge de l’inscription « Fake ». Le message qui accompagne cette photo est « Attention : Arnaque ». Sans plus. 

La Rtc jouit d’une autorité administrative et financière

Jointe par Stopintox, la direction de la communication du Port autonome de Douala a indiqué qu’il s’agit de faux documents.

« Il n’y a pas d’appel à candidature. Ce document est un Fake », a indiqué Raoul Simplice Minlo, le directeur de la Communication du Pad.

Il relève plusieurs incohérences dans cette annonce. « Le Port autonome a ses caractères propres. La Rtc a ses caractères. Le Pad a son logo à part, la Rtc le sien. Ils ne se mélangent pas », fait-il savoir. Sur le document « fake », les logos des deux entreprises sont juxtaposés.

Sur un document de la Rtc disponible sur la page Facebook du Pad, on remarque justement que le logo du Pad n’est pas associé à celui de la Rtc. Le document n’est d’ailleurs pas signé de Cyrus Ngo’o, mais plutôt de Faustin Dingana. Il est le directeur délégué de la Rtc. Il a été nommé le 11 décembre 2019 par décision du directeur du Pad. Bien que placée sous l’autorité du Dg du Pad, cette régie jouit d’une autorité administrative et financière.  

Des adresses mail Fake

Autre alerte sur le document « Fake », les adresses électroniques ne sont ni celles du Pad ni celles de la Rtc. Le document fake affiche l’adresse rtc.pad@my.com, une sorte de mauvaise compilation des deux entités Pad et Rtc. Mais dans la réalité, l’adresse e-mail de la Rtc qui se présente sous la forme d’une adresse coorporate est rtc@rtcdouala.cm. Adresse consultable sur le pied de page de ce document officiel.

Un document officiel de la Rtc tirée de la Page Facebook du Pad.

La petite enveloppe qui représente l’onglet « Courriel » en haut de page du site internet du Pad renseigne que l’adresse électronique de cette société est pad@pad.cm.

A l’observation, les documents Fake ont emprunté des éléments de bas de page des documents officiels de la Rtc, en modifiant les adresses électroniques, les numéros de téléphone et de fax.

On ne paie pas pour des recrutements

Pour finir, un autre fait à relever. Il est demandé aux postulants de verser une somme de 21 500 F. Cfa. Mais le directeur de la Communication rassure qu’il n’est pas demandé de l’argent au candidats lors des  recrutements.

« Le Port autonome de Douala ou la Rtc ne demande pas d’argent pour les recrutements », a-t-il martelé.

Il annonce qu’un communiqué sera rédigé et mis en ligne pour alerter les usagers sur ce « Fake » en circulation.

NON l’alerte sur l’arnaque dans les banques n’est pas du ministère des Finances du Cameroun, MAIS le phénomène est réel

Une capture d’écran de la page Facebook « MINFI » accompagnée du message « Alerte du Ministère des Finances sur la montée du phénomène de l’arnaque électronique dans les banques » fait le tour des réseaux sociaux notamment la messagerie WhatsApp. Cette alerte est-elle réellement du ministère des Finances du Cameroun ?

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est: NON

Ladite page enregistre 9389 likes et compte 10121 personnes abonnées. Elle est spécialisée finance et poste régulièrement des sujets sur l’activité du ministre des finances et ses collaborateurs.

Le post en question avec pour titre : « L’arnaque électronique est entrée dans les banques » a enregistré 372 réactions, 106 commentaires et 1467 partages en 7 jours. 

capture de la page Facebook qui usurpe le ministère des finances

En réalité, cette page dénommée « MINFI » n’est pas celle du ministère des Finances du Cameroun. Approché avec l’image qui circule sur facebook et whatsapp jusqu’à présent, Yve Assala, le chef de division de la communication et des relations publiques au ministère des Finances, indique que cette page n’est pas celle du ministère des Finances. Il ajoute que l’administration travaille sur son portail qui sera bientôt en ligne.

Si ladite page utilise l’armoirie du Cameroun comme photo de profil et l’image de la façade du ministère des finances comme photo de couverture, la section « à propos » indique qu’il s’agit d’un site web informatique et internet et non la page du ministère des Finances.

La banque ne demande jamais le code pin du client

L’alerte n’est certes pas du ministère des finances, mais il est important de rappeler que le message véhicule un problème réel et récurent. L’arnaque électronique dans les banques existe depuis plusieurs années. Quand on rentre les mots clés « Arnaque banque Cameroun » sur le moteur de recherche Google, une multiplicité des articles renseignent sur la gravité du phénomène.

En 2016, le site internet actucameroun.com relatait les déboires de certains clients de la Bicec Cameroun, victimes de l’arnaque à la carte.  « Cameroun – BICEC: Des clients victimes d’arnaque à la carte bancaire »

Face à la montée de ce phénomène, plusieurs banques ont mis sur pied une assurance carte en cas de perte ou de piraterie bancaire. Cet article du site internet du quotidien gouvernemental cameroon-tribune.cm datant de 2019 explique comment assurer et protéger sa carte face à l’arnaque à la carte dans les banques.

Pour mieux comprendre le mode opératoire des arnaqueurs, nous avons contacté Valdes Nzalli, Expert en Sécurité des Systèmes d’information. Il explique que

« cette arnaque s’appuie sur la crédulité du client bancaire qui se dit que sûrement si quelqu’un a autant de détails sur son compte c’est que c’est forcément sa banque. Ce qui est une erreur grossière car un agent véreux travaillant par exemple à l’informatique dans la banque peut avoir accès à toutes ces informations et les passer à un complice pour monter l’arnaque. Très souvent c’est le personnel de l’informatique qui a tous ces accès leur permettant de voir ton compte, le solde, les derniers mouvements et autres.»

D’après l’expert, pour se prémunir, les banques ont un ensemble de mesures de contrôle pour limiter qui a accès à quoi, mais toutes les banques n’ont pas les moyens ou la connaissance pour les implémenter.

Pour lui, la meilleure protection reste au niveau du client. Aucune banque ne va jamais demander le code pin d’un client.

Non, cette image avec des élèves assis à même le sol dans une salle de classe en paillotte n’est pas prise au Cameroun

Quatre clichés montrant des adolescents voilés, arborant des masques identiques et assis à même le sol ou accroupis dans des classes en paillotte font le tour des réseaux sociaux. Les images partagées sur Twitter, Facebook et WhatsApp sont présentées comme prises au Cameroun.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON

Les élèves en classe d’examen de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire au Cameroun ont repris le chemin des classes le 1er juin 2020. Une reprise des cours comptant pour le troisième trimestre de l’année 2019/2020, après une interruption due à la pandémie de la Covid-19.

Les photos qui circulent sur la toile avec la légende : « l’école au Cameroun en 2020. » sont bel et bien des images prises dans une école après la reprise des cours en juin 2020, sauf qu’il s’agit sur ces images d’un établissement scolaire au Niger et non au Cameroun.

Une recherche d’image inversée avec les outils Yandex et Google images renvoie sur plusieurs page Facebook. Ces pages sont celles des citoyens et hommes politiques Nigériens.

Sur la page Facebook de la nigériane Rabani Harouna par exemple, on peut lire ce post du 1er juin 2020 qui renseigne suffisamment sur le lieu où l’image a été faite: « Rentrée scolaire après le covid-19 ! En 2020 regardez la classe et les conditions d’un collège d’enseignement général ! Ici Keita Tahoua, Mr le Prim, chers ministres et autres huilés du système au nom du peuple, j’espère juste qu’en voyant ces images, vous allez penser et comparer ces enfants du peuple aux vôtres qui ont fait ou sont à Harvard, Paris, Bruxelles Tunis, casa….grâce à l’argent de ces enfants de keita que vous avez volé ! »

Nous sommes également entrés en contact avec plusieurs journalistes nigériens parmi lesquels Samira Sabou, une journaliste freelance. Celle-ci a publié ces images sur sa page qui a près de 38 000 abonnés le 1er juin 2020 à 12h16. En un jour, la publication avait déjà enregistrée 916 réactions, 227 commentaires et 243 partages.

Une école au Niger

Si elle avoue ne pas être l’auteure de la photo, elle confirme que les images sont bien celles d’une école au Niger.

« C’est un collège d’enseignement général dans le département de Keita, région de Tahoua. Je ne me souviens plus du nom…», indique Samira.

La journaliste Aminata Niandou va plus loin. Elle explique que presque toutes les écoles rurales sont dans cette situation.

« En 2018, mon ancien collège avait les classes de 6ième et 5ième sans tables. J’ai organisé un mouvement pour les trouver 400 tables bancs. »

L’outil de recherche Bing nous a permis à travers sa loupe de voir le drapeau de la république du Niger imprimé sur un cahier tenu par un des élèves assis.

Quand on rentre les mots clés « cahiers du Niger » ou « couverture de cahier au Niger » sur Google, on tombe sur les images avec les mêmes couleurs et logos.

Plusieurs pays à l’instar du Cameroun partagent cette réalité, mais les images en circulation sur la toile ne proviennent pas de l’Extrême-Nord du Cameroun. Dans le Mayo-Rey où on trouve les écoles du même type, les élèves sont généralement assis sur des briques ou des troncs d’arbres morts.

Pour être rassurés, nous avons contacté Wang Boussoum, le délégué régional des Enseignements secondaires de l’Extrême-Nord. Il précise que 

« la reprise des cours est effective ici, mais ce ne sont pas des uniformes qu’on retrouve ici. Puis, les masques achetés par les parents ne sont si homochromes. »

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