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Non, la vidéo montrant un éléphant qui pourchasse des chiens et des humains dans une forêt n’a pas été tournée au Cameroun
Depuis le 22 juillet 2020, une vidéo montrant un éléphant en colère qui poursuit des jeunes et leurs chiens fait le tour des réseaux sociaux. Cette scène selon certains internautes a été tournée au Cameroun.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON
Stopintox a donc voulu savoir où est ce que la vidéo a été tournée et ce qui est arrivé à l’éléphant par la suite.
Cette vidéo postée et présentée par de nombreux internautes comme ayant été prise au Cameroun est l’extrait d’une vidéo publiée sur le compte Tik Tok @mbzcity qui y a d’ailleurs lancé un challenge. La vidéo #elephantchallenge enregistre plus de 118.400 réactions et 1200 commentaires.
La tournure linguistique du français qui y est employé par les différents protagonistes et l’intonation ne collent pas à la réalité camerounaise. C’est de l’accent gabonais. « Au premier visionnage j’y vois des pisteurs pygmées gabonais » , indique une journaliste gabonaise.
Après une première recherche avec des captures de la vidéo sur Google reverse image, nous avons obtenu plusieurs liens d’un même site. L’article posté le 2 octobre 2018 parle de l’éléphant qui a chassé les bûcherons et les chiens effrontés de leur terre au Gabon. Le texte est accompagné de plusieurs captures de la vidéo en question.
vieille vidéo de 2018
Une fois le lien de ladite vidéo introduit sur In video veritas (InVid) option youtube, un résultat maigre malgré l’utilisation des outils Yandex, Tineye et Bing qui font des recherches avec des captures sous plusieurs angles et mots clés.
Une recherche sur Youtube avec les mots clés “éléphant -attaques – hommes-Gabon” nous permet de retrouver deux comptes qui ont publié ladite vidéo. Elle apparaît sur le compte ’’ Bigade anti Bongo système’’ publié le 1 juillet 2018 et sur le site de la compagnie de tourisme « Gabon adventure Tours»
Les mêmes mots clés utilisés sur le réseau social Facebook renseignent qu’elle est arrivée sur la toile le 1er juillet 2018. Les pages comme « Colonel Duou fils inspiration » et « Les choses du pays- Petites histoires du Gabon» publiaient déjà ladite video sur leur page en indiquant que la scène se passe au Gabon.
Contacté, Julian de Gabon Adventure Tours confirme que ladite vidéo a bel et bien été tournée au Gabon. S’exprimant en anglais, il indique que « cette vidéo a été tournée il y a 2 ans dans la grande zone forestière du sud-est du Gabon. Sur notre chemin, nous avons traversé une zone d’extraction d’or illégale dans la jungle profonde. C’est à ce moment qu’un jeune éléphant mâle a surpris le groupe qui se reposait près des pisteurs qui ont peut-être troublé sa paix. »
Il ajoute que par mesure de sécurité, il ne peut donner le lieu exact où cette vidéo a été prise car les braconniers rodent autour du parc national de Minkebe dans le nord du Gabon et essaient de s’en prendre aux éléphants. Avec l’Agence du parc, ils évitent donc de parler de l’emplacement des espèces.
Non, cette image présentant des squelettes humains n’a pas été prise au Cameroun
Une image en circulation depuis quelques jours sur la toile présente des restes humains en décomposition. D’après la légende, il s’agit du démantèlement d’un réseau de trafiquants d’ossements humains à Douala.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON
Une recherche inversée d’image sur TinEye renvoie à un article illustré de plusieurs images de cadavres en état de décomposition avancée. Ledit article indique qu’il s’agit d’une inhumation de masse de cadavres non réclamés initiée par l’hôpital public d’Ota, dans l’Est de l’Etat d’Ogun au Nigeria en 2013. L’article qui se résume en une seule phrase présente essentiellement des photographies de cet évènement. Il y a au total huit images. On y découvre des corps décomposés. Une photographie montre des cadavres entassés les uns sur les autres.
Une recherche sur Google avec les mots clés en anglais «hospital Ota burial corpses Ogun State » (hôpital d’Ota inhumation de cadavres dans l’Etat d’Ogun) renvoie à un article plus explicite sur les circonstances et la date. Dans ce lien de février 2014, le directeur de l’hôpital d’Ota indique que la formation sanitaire a enregistré 150 cadavres non réclamés en 2013. En raison de l’espace insuffisant dans la morgue, les corps ont été enterrés en masse les 22 et 23 mars 2013. Le directeur explique que ces cadavres comprenaient des suspects de vols à main armée tués par la police et des victimes d’accidents.
Ce n’est pas la première fois que cette image est utilisée hors contexte. Une autre recherche inversée avec l’image de départ est faite cette fois-ci sur Google Images. Dans chacun des onglets de redirection, comme ici, ici et ici, l’image des corps décomposés réapparait. Mais les différents articles évoquent cette fois l’arrestation d’un féticheur togolais interpellé par les forces de l’ordre. Les articles indiquent que le célèbre féticheur a été pris avec 2000 corps séchés, 500 cadavres de personnes enterrées vivantes et d’innombrables squelettes. Toutes ces publications reprenant l’image factcheckée datent seulement de juillet 2020, soit sept ans après l’apparition de cette image sur internet dans l’article cité plus haut et qui situe bien la photographie en 2013.
En dessous de l’image en gros plan soumise à Stopintox pour vérification, on peut apercevoir une autre photographie en miniature dans laquelle des hommes arborent des masques de protection. Sur ce lien obtenu lors de la recherche inversée, on retrouve la vidéo dans laquelle la capture d’écran de cette image a été réalisée. Une séquence de cette vidéo est également en circulation sur WhatsApp depuis quelques jours au Cameroun et situe les faits à Douala.
Dans l’article en ligne, la vidéo qui totalise plus de 700 vues postée en tweet embarqué provient en fait du compte @tonikusi partagée le 7 juillet 2020. Sous les commentaires en bas du post, l’un des internautes relève qu’il s’agit cette fois encore d’une image utilisée hors de son contexte. Selon l’utilisateur @IsimaOdeh,
« cette vidéo est celle d’un Kidnappeur qui s’est fait passer pour un pasteur. Il a été arrêté et cela a fait les manchettes de Une des journaux il y a plusieurs semaines », poste-t-il.
Une capture d’un article de Bbc.com en langue pidgin (une sorte d’anglais argotique) du 30 juin 2020 indique que la police de l’Etat de River au Nigeria a déterré quatre cadavres dans le domicile d’un présumé tueur en série et kidnappeur à Umuebulu Etche.
Dans sa confession, Antohony Ndubuisi, le présumé tueur, a avoué avoir kidnappé et tué plusieurs personnes dont trois étrangers, des togolais et un nigérian, peut-on lire dans l’article en question. On retrouve également en illustration de l’article la photo du présumé tueur ligoté sur une chaise en plastique. On reconnait l’accoutrement et le décor. C’est le même monsieur que l’on voit dans cette vidéo en circulation sur la toile, où il est tantôt présenté comme un riche homme d’affaires trafiquant d’ossements humains à Douala au Cameroun, tantôt comme un féticheur togolais arrêté avec dans son domicile 2000 corps séchés, 500 cadavres de personnes enterrées vivantes et d’innombrables squelettes.