Covid-19 : Pourquoi plusieurs pays ont suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca

Le Danemark, la Norvège, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la France … la République démocratique du Congo (Rdc) ont suspendu totalement ou partiellement, ‘’par précaution’’, l’utilisation de ce vaccin. Toute chose  qui a suscité méfiance et interrogations chez de nombreux internautes. Alors pourquoi le vaccin a t-il été suspendu? Reste t-il efficace? Quel est l’état de l’utilisation du vaccin dans le monde?

Des cas de suspension d’utilisation du vaccin AstraZeneca s’enchainent depuis quelques jours à travers le monde. Déjà plus de quinze pays européens, asiatiques et africains ont annoncé leur décision de suspendre l’utilisation de ce vaccin anti Covid-19. Comme raison avancée, les pays évoquent des craintes liées à la formation des caillots sanguins chez les personnes vaccinées et des mesures de précaution. La première alerte vient de l’Autriche le 08 mars 2021. Le pays interrompt l’utilisation d’un lot de vaccins (ABV5300) produit par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d’une infirmière de 49 ans qui a succombé à de «graves troubles de la coagulation» quelques jours après avoir reçu AstraZeneca.

Le Danemark monte au créneau le 11 mars 2021 et devient le premier pays à annoncer une suspension totale de l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Dans un communiqué, l’Agence nationale de la Santé a indiqué que le pays a suspendu l’utilisation du vaccin ‘’par précaution’’ et jusqu’à nouvel ordre «après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d’AstraZeneca ».

Le pays dit avoir enregistré un décès d’une femme âgée de 60 ans ayant reçu ce vaccin du laboratoire anglo-suédois. Le ministre danois de la Santé, Magnus Heunicke, a relevé cependant qu’à l’heure actuelle, il n’est pas possible de conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins. Le pays précise aussi qu’il ne s’agit pas d’une renonciation au vaccin AstraZeneca, mais d’une pause dans son utilisation. La suspension va durer quatorze jours. Le pays fera savoir sa position sans doute après échéance. Le cas de décès enregistré fait actuellement l’objet d’une enquête auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA).  

Suspension par précaution

A la suite du Danemark, dans la même journée, la Norvège s’aligne pour la suspension d’utilisation du vaccin AstraZeneca. Le pays évoque des mesures de ‘’précaution’’, le temps d’y voir clair.  

« Nous faisons une pause en Norvège dans la vaccination avec AstraZeneca. Nous attendons des informations pour voir s’il y a un lien entre la vaccination et ce cas de caillots sanguins »,

a indiqué Geir Bukholm, un haut responsable de l’Institut national de Santé publique, lors d’une conférence de presse.

Le Pays-Bas et l’Irlande ont annoncé trois jours plus tard, la suspension, aussi par «précaution», après que des « effets secondaires possibles » ont été rapportés au Danemark et en Norvège avec ce vaccin. Plusieurs autres pays européens ont emboîté le pas pour des suspensions totales ou partielles.

L’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Suède, le Portugal, la Bulgarie, l’Islande, la Slovénie, le Luxembourg se sont rajoutés à la longue liste des pays qui ont suspendu totalement les vaccinations avec des doses provenant de ce lot livré dans 17 pays, qui comprenait un million de vaccins. Les pays tels la Lituanie, La Lettonie, l’Estonie et l’Autriche ont procédé à la suspension du lot ABV5300, considéré comme lot suspect. La Roumanie quand à elle a procédé à la suspension du lot ABV2856.

En Asie, la Thaïlande a reporté le début de sa campagne vaccinale. La République démocratique du Congo, en Afrique, lui a emboité le pas. Lundi 15 mars, la France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a elle aussi décidé de « suspendre par précaution » l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca contre le Covid-19, en attendant un avis de l’Agence européenne des médicaments.

L’Oms recommande de poursuivre « pour le moment »

En réaction à toutes ces suspension à travers le monde, AstraZeneca a assuré qu’après examen de toutes les données sur plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l’Union européenne et au Royaume-Uni, son vaccin n’a apporté aucune preuve d’un risque accru d’embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde (TVP) ou de thrombocytopénie dans aucun groupe d’âge, de genre, de lot ou de pays particulier.

Lors d’une réunion extraordinaire jeudi 18 mars 2021, le comité de sécurité de l’Agence européenne du médicament a statué quant aux informations recueillies et a jugé le vaccin d’AstraZeneca « sûr et efficace’’.

L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) pour sa part recommande de poursuivre « pour le moment » la vaccination avec AstraZeneca. « Pour le moment, l’OMS estime que la balance risques/bénéfices penche en faveur du vaccin AstraZeneca et recommande que les vaccinations se poursuivent », a indiqué mercredi 17 mars 2021 un communiqué de l’agence onusienne. Le document fait savoir que les experts de  l’Oms, dont l’avis est très attendu, continuent d’évaluer les données concernant les problèmes de santé rencontrés par quelques personnes vaccinées avec ce produit.

Mathias Mouendé Ngamo

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