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Non, cette vidéo présentée comme celle des jeunes affrontant des « microbes » n’a pas été tournée au Cameroun

La vidéo en circulation sur les médias sociaux montrant des jeunes qui s’affrontent n’a pas été tournée à Douala au Cameroun comme l’indique la légende. Il ne s’agit non plus du phénomène des « microbes ». La vidéo a plutôt été prise à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc) et il s’agit ici du phénomène connu sous le nom de Kuluna

Une vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux montre des jeunes qui s’affrontent à la machette. La légende annonce qu’elle a été tournée au quartier Village à Douala. Stopintox a vérifié pour vous.

La réponse est : NON

Contexte

La vidéo est abondamment diffusée sur les réseaux sociaux, particulièrement sur la messagerie WhatsApp depuis plus de deux semaines au Cameroun. La mention «Transféré de nombreuses fois» atteste de sa viralité. Le film de 26 secondes présente des jeunes dans un quartier malfamé qui pourchassent leurs semblables. Ils sont tous armés de machettes, de pelles, de pierres, et autres matériels.

La scène est d’une violence inouïe. On y voit l’un des protagonistes armé d’une machette qui essaie de se défendre avant de prendre la fuite en se jetant dans un drain. Cette vidéo commence à circuler au Cameroun au lendemain d’une attaque à Douala, de jeunes délinquants communément appelés «microbes ». Ces jeunes qui opèrent en bande ont sévi au quartier Bali et Bonapriso le vendredi 20 septembre 2024. Ils ont tué un homme lors de leur passage éclair et ont également agressé et dépouillé de nombreux autres habitants.

La légende qui accompagne cette vidéo indique qu’il s’agit d’une riposte des habitants de Elf Village, un autre quartier de la capitale économique, confrontés à une attaque de « microbes». « Scène incroyable à Douala!Elf village. Les gars du quartier se défendent contre les microbes. Ça c’est de la réaction. Si tout Douala réagit ainsi, ces vandales vont se recycler très vite », lit-on dans le message qui accompagne la vidéo virale.

Vérification  

Joint par téléphone, Evariste Djadja, le chef de bloc 5 du quartier Song Mahop, logé dans la zone Elf/Village, est formel. Il n’y a pas eu d’attaque de «microbes » à Elf ce mois, encore moins les mois précédents. Si une telle scène s’était produite dans la zone, relève -t-il, les comités de vigilance lui auraient aussitôt rapporté les faits. « Il y a deux comités de vigilance au quartier. L’équipe de jour et celle de nuit. Moi-même je suis dehors à chaque fois. Ces comités m’auraient saisi s’il y avait eu une telle scène », soutient Evariste Djadja.

Son supérieur hiérarchique, le chef du quartier Song Mahop, affirme avoir lui-même vu circuler cette vidéo dans la messagerie WhatsApp à travers son téléphone portable. «C’est un Fake. J’ai reçu la vidéo. Il n’y a pas un endroit à Elf qui ressemble au lieu où cette vidéo a été prise. Rien de ce genre ne s’est produit ici. C’est d’ailleurs même une mauvaise publicité pour le quartier », déplore Samuel Fana, le chef du quartier Song Mahop. 

Les ‘’Kuluna’’ à Kinshasa en Rdc

Dans les recherches avec Google image, on retrouve un Tweet sur X (anciennement Twitter) avec la même vidéo, 4 secondes plus longues (30 secondes). Le post date du 17 janvier 2022. L’auteur de cette publication est Bienvenu-Marie Bakumanya. Il est présenté dans sa biographie comme un journaliste congolais et directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp). Dans le message qui accompagne la vidéo, le journaliste indique que les faits se sont déroulés à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. « (…) ici des Kuluna (gangs) sont en action. Souvent, c’est sans raison apparente comme dans cette vidéo. Il faut mettre fin à cette forme de banditisme urbain qui fait des victimes parmi des innocents », écrit-il. Dans les commentaires, les internautes déplorent cette violence urbaine et s’offusquent de l’inaction de la police.

Contacté pour plus de précisions, le journaliste auteur du tweet fait savoir que cette vidéo a bien été prise à Kinshasa en Rdc en janvier 2022. Il n’en est pas l’auteur. Il dit l’avoir reçue d’un riverain (une dame), témoin de la scène. «La vidéo a été prise dans un quartier de la commune de Lemba au centre Est de Kinshasa. C’est une dame de ce quartier qui me l’a envoyée. Je travaillais à l’époque pour l’Afp (l’agence française de presse). Et c’était une information avérée», relate Bienvenu-Marie Bakumanya.

Un fait devenu banal à Kinshasa

Le journaliste congolais qui nous aide à comprendre le phénomène des Kuluna explique qu’il s’agit de jeunes garçons appartenant à des gangs, qui s’affrontent souvent sans raison apparente et régulièrement. «La nuit, ce sont des bandits. Ils agressent et dépouillent leurs victimes. Ils sont différents des shégués en ceci qu’ils sont sous le toit parental tandis que les shégués sont dans les rues », détaille Bienvenu-Marie Bakumanya.

Une autre recherche inversée avec une autre capture d’image de la vidéo en circulation oriente vers la page Facebook de Ticia24Tv. La publication date du 14 janvier 2022. Ici aussi, la vidéo est présentée comme tournée à Kinshasa, en Rdc. Le phénomène des Kuluna est également pointé du doigt. Le message qui accompagne la vidéo indique : «KINSHASA : Quand la vie sociale devienne dure , il y a risque de la naissance du banditisme urbain (KULUNA) ». Nous avons essayé en vain d’entrer en contact avec l’administrateur de cette page via Messenger et WhatsApp.

Mais pourquoi aucun résultat de notre recherche ne renvoie à un article de la presse locale en Rdc sur cet affrontement des Kuluna  dont la vidéo a été virale ? C’est que, explique Bienvenu-Marie Bakumanya, c’est un événement normal à Kinshasa. « C’est un fait tout à fait banal. Quand ils s’affrontent entre eux, ça n’intéresse personne. On n’en parle pas. C’est lorsqu’il y a beaucoup de victimes ou qu’une personnalité est touchée, alors la police intervient», explique le journaliste, directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp).

Verdict

La vidéo en circulation sur WhatsApp au Cameroun montrant des jeunes qui s’affrontent n’a pas été tournée à Douala comme l’indique la légende. Il ne s’agit non plus du phénomène des « microbes ». La vidéo a plutôt été prise à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc) et il s’agit ici du phénomène connu sous le nom de Kuluna. La vidéo a été sortie de son contexte. 

Mathias Mouendé Ngamo

Non, ces images n’ont pas été prises dans la ville de Kribi

Trois photos en circulation sur Facebook laissent croire qu’une nouvelle espèce d’animal aquatique a été découverte à Kribi au Cameroun par des pécheurs.

Stopintox a vérifié pour vous, la réponse est : NON

Le jeudi 1er août 2024, l’internaute Rim Kendri a publié dans le groupe Kerel Kongossa officiel, trois images de créature aquatique. Le premier cliché montre une grande créature de couleur pâle avec de multiples membres, reposant sur le ventre à l’intérieur d’une barque. Le dessus de la bête est visible, et elle a un corps large avec de nombreux tentacules. Une personne portant un t-shirt sombre est visible en arrière-plan. Le deuxième cliché montre un axolotl au corps pâle et allongé. Il a quatre membres dotés de branchies externes et une tête plate et large avec de petits yeux. Le troisième cliché est la même créature aquatique du premier cliché. Elle a une peau pâle et tachetée, et ses yeux sont dirigés vers l’avant. Elle est tenue dans une embarcation avec plusieurs personnes en arrière-plan. Le commentaire qui accompagne ladite publication indique qu’il a été capturé lors d’une sortie de pêche. Le message est le suivant : « KRIBI. Les pêcheurs de Kribi ont attrapé des animaux qui n’avaient jamais été vus auparavant. Il s’agit d’un gigantesque Axolotl ». Ce qui sous-entend que l’animal aquatique a été capturé dans la ville balnéaire du Cameroun. Ces mêmes images ont été partagées par d’autres membres dans le même groupe Kerel Kongossa officiel.

Vérification

Pour connaitre l’origine des photographies, nous avons convoqué des outils de vérification. Avec les outils comme Dogpile, Tineye, Yandex, BingImage, nous n’avons pas eu de résultats. Avec Google Lens, nous obtenons des résultats qui montrent des images similaires. Le clic sur le premier résultat nous dirige sur la page communauté Facebook EndTimes News (informations sous le prisme des actualités des temps de la fin du monde), qui a publié l’une des images le 24 juillet 2024 sans commentaire. La même image est publiée par la page Facebook Sesh Heads le 29 juillet 2024. Sur la publication de Sesh Heads, l’on peut voir tout de même l’image de l’homme derrière la créature aquatique. Une publication sur threads parle de Salamandre géante sans apporter les éléments d’information sur les origines de l’image.

La page Facebook EndTimes News a publié les trois images qui font l’objet de vérification avec le texte suivant : « Something Strange Animal You Never Seen Before On Our Earth.  End Of The World Signs July 30,2024? » Notre traduction avec deep translator donne ceci : « Quelque chose d’étrange, un animal que vous n’avez jamais vu auparavant sur notre Terre. Signes de la fin du monde le 30 juillet 2024 ? ». L’on constate que le texte n’apporte pas des précisions sur l’origine de l’image. L’une des images est publiée sur youtube par Jermaine Church qui s’interroge sur cette photo devenue virale. Le compte Youtube Life Is All About What? En français, La vie, c’est tout au sujet de quoi ? a publié aussi l’image avec l’interrogation suivante : « Ano kaya to? ». Traduction : «Qu’est-ce que ça pourrait être ? ». La page Facebook Bicol News a publié aussi le 24 juillet 2024, les images en question avec le message suivant : « God Created 😱😱😱 Anu kaya ito Guys naka Smile pa ». Ce qui veut dire en français, « Dieu a créé 😱😱😱 Qu’est-ce que ça pourrait être, les gars ? En plus, il sourit ! ».

Après les vérifications à travers les outils de vérification d’images, nous avons contacté par appel téléphonique le mardi 06 août 2024, le délégué départemental de l’Océan du ministère des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr CIEWE. « J’ai suivi ça sur Facebook. Ce sont les histoires de Facebook. Je ne peux pas confirmer cela, sinon mes gars qui sont dans les pêcheries m’auraient dit. En plus, aucun de mes collaborateurs ne m’a signalé ça », déclare le délégué du Minepia dans le département de l’océan.

Nous avons aussi contacté par messagerie Whatsapp, monsieur Meintz, propriétaire de pirogue de pêche au centre communautaire de pêche artisanale de kribi en abrégé cecopak, pour savoir si les images faisant l’objet de vérification viennent de Kribi. Il a répondu par la négative, « Ce n’est pas vrai ».

Des images IA

Sur X, anciennement Twitter, le compte de jeu de Butaneko, intitulé Game a partagé la publication d’un autre compte Kee qui a porté sur les images, objet de notre vérification. La traduction de son message est la suivante : « Il y a des animaux générés par l’IA qui peuvent vraiment tromper, donc il faut apprendre aux enfants à ne pas croire à ce qui n’est pas dans les encyclopédies, et s’ils ne trouvent pas l’information, à faire plus de recherches ». Il pense que ce sont des images crées par l’intelligence artificielle. L’auteur du compte Game appelle à la prudence face aux contenus générés par l’IA et à l’importance de l’éducation et de la vérification des sources pour éviter d’être trompé.

Nous pensons comme l’auteur de la dernière publication ci-dessus que nous avons examiné, qu’il s’agirait des images montées par l’intelligence artificielle (IA). En observant de plus près les images, nous pouvons voir des indices visuels qui démontrent cela. L’on peut se rendre compte que l’un des personnages derrière l’animal aquatique a les mains noires, ce qui contraste avec la couleur de sa peau. En plus, la main ne présente pas tous les doigts. En scrutant aussi l’arrière-plan de l’image, il y a lieu de remarquer aussi que les personnages arrière sont flous pourtant ils sont proches de l’objectif.  

 L’une des publications que nous avons consultées présente intégralement l’un des individus derrière la créature aquatique. En observant de près l’image, l’on se rend compte, que les oreilles sont difformes et la chevelure commence à partir du front. Son bras le plus visible n’a pas tous les doigts de la main.

Ces inadéquations de la silhouette humaine sont caractéristiques des images générées par une intelligence artificielle (IA), selon le guide d’Africa Check qui propose quelques conseils pour repérer des images (photos ou vidéos) générées par intelligence artificielle.

Nous avons utilisé un outil qui permet de détecter les images IA. Il s’agit de AI or not. Le résultat de la première image de la publication nous indique « Likely human », ce qui veut dire « probablement humain » ou « vraisemblablement humain ». Le deuxième résultat de la deuxième image parle de « Likely AI generated », qui peut être traduit en français par « probablement généré par une IA » ou « vraisemblablement généré par une IA ». En utilisant aussi l’outil Maybe’s AI Art Detector, le résultat nous montre que la première image est montée par l’IA. Le résultat de la troisième image souligne que c’est aussi une image faite à partir de l’intelligence artificielle.

Verdict

En revenant sur la publication de Kerel Kongossa officiel, il y a lieu de conclure que les images ne viennent pas de la ville de Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud Cameroun. C’est assurément des images IA qui font croire que les animaux aquatiques viennent des eaux de l’océan à Kribi.

Non, Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises

Une information en circulation sur les réseaux sociaux veut faire croire que le footballeur Cole Palmer a des origines camerounaises et qu’il peut jouer pour la sélection du Cameroun.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est NON

Un compte X (anciennement Twitter), Footidien a dit dans une publication que Cole Palmer peut jouer pour le Cameroun. Cette information a suscité le doute chez Njie Enow, journaliste de sport. « Ou est-ce que les gens sont sortis avec cette histoire selon laquelle Cole Palmer est Camerounais ? C’est encore quel faux way comme ça ? », s’interroge-t-il. La publication s’interroge. « Cole Palmer, la star du club anglais de Chelsea a-t-il les origines africaines et camerounaises ? »

Vérification

Dans le souci de répondre à la question ci-dessus, nous avons effectué une recherche par mots-clés (Cole Palmer est Camerounais?) sur Google. Nous sommes tombés sur un article de Ouest France qui précise que le footballeur Cole Palmer est originaire des Caraïbes. « De son nom complet Cole Jermaine Palmer, le numéro 20 de Chelsea est né à Manchester (Angleterre), dans le quartier populaire de Wythenshawe, mais possède des origines caraïbéennes. En effet, son père, Cole Andrea, est originaire de Saint-Christophe-et-Niévès, un État situé dans les petites Antilles, dans la région des Caraïbes », peut-on lire.

Le journaliste sportif Anthony Pla a réagi sur les réseaux sociaux au sujet des origines africaines de Cole Palmer. Pour lui, c’est une fausse information et que le footballeur vient des Caraïbes. « Pour nos amis Camerounais qui abusent de la drogue visiblement… Cole Palmer n’a aucune origine au Cameroun. Son grand-père, Sterry Cole, a dit que les origines de sa famille sont à Saint-Kitts & Nevis dans les Caraïbes. Ils ont migré en Angleterre en 1955. Oui, il y en a qui ont vraiment cru cette Camerouniaiserie disant qu’il avait des origines au Cameroun », écrit l’analyste sportif dans une publication sur Facebook, le lundi 15 avril 2024.

Verdict

Au final, nous pouvons dire que le footballeur Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises.

NON, un zèbre n’a pas été aperçu dans les rues de Douala

Une image en circulation sur la toile depuis deux semaines présente un zèbre en divagation dans une rue. La légende qui accompagne cette photo indique qu’elle a été prise à Douala, la capitale économique du Cameroun. Stopintox a vérifié pour vous.

La réponse est :  NON

L’image est en circulation sur plusieurs pages Facebook depuis le 21 juin 2023. On la retrouve ici, ici ou ici. Elle présente un zèbre non loin de la chaussée. L’animal est entouré de quelques curieux qui prennent des photos. Un des habitants touche la bête. Les conducteurs de mototaxis observent la scène au loin. «Un zèbre en plein jour, si on t’explique les choses de cette ville de Douala jusqu’à tu comprends, sache qu’on t’a pas bien expliquer (…)», peut -t-on lire au-dessus de la quasi-totalité des posts. L’image apparait dans 33 publications sur Facebook en date du 07 juillet 2023. Sur ce compte, le post a totalisé 872 commentaires, 103 partages et près de 4912 Like en deux semaines.   

Vérification

Une première vérification consiste à scruter l’image. En effectuant un zoom sur la photo, on peut apercevoir un kiosque de l’opérateur de téléphonie mobile Airtel. Une entreprise de télécommunication qui n’est à cette date pas implantée au Cameroun.

Nous procédons ensuite à une recherche d’image inversée sur Google Images. Les résultats présentent plusieurs publications où cette image apparait. La recherche permet de constater que la photo est en circulation sur plusieurs plateformes de réseaux sociaux Facebook, Twitter, TikTok, Linkedin, notamment.  Ce post sur Linkedin d’un utilisateur au profil « écologiste et consultant environnemental» donne une piste. La publication faite il y a un mois indique que «un #zèbre se serait égaré hors du parc national de Naïrobi pour se rendre dans la ville densément peuplée de #Kitengela ».

Photo prise à Kitengela au Kenya

Capture d’écran de l’article sur le site Citizen Digital

La suite des investigations dans les résultats de la recherche d’image inversée conduit à cet article du site internet Citizen Digital publié à la même période que le post Likedin (le 7 juin 2023). Il est intitulé « Un zèbre échoué fait sensation dans la ville de Kitengela ». Kitengela est une ville située à 34 km au sud de Naïrobi, la capitale du Kenya. Le reportage rédigé en anglais fait savoir que le zèbre a été aperçu mardi 6 juin. L’animal a d’abord été vu dans une tranchée de drainage en face de l’hôpital pour femmes de Nairobi, non loin du cœur de la ville de Kitengela. L’article donne la parole aux habitants qui racontent leur rencontre avec un zèbre qu’ils n’avaient jusqu’ici vu qu’en image ou à la télévision.

Pour justifier la présence de l’animal au milieu des hommes, le reportage indique qu’ «il y a une vingtaine d’années, avant l’urbanisation rapide, Kitengela était une vaste plaine sans entraves, grouillant de nombreux animaux sauvages, qui se mêlaient librement au bétail Maasai (…). Certaines parties de Kitengela, qui borde le parc national de Nairobi, ont servi de couloir de migration pour les animaux sauvages».

Aussi, en effectuant une recherche sur le site internet Airtel Africa, on retrouve le Kenya dans la liste des 14 marchés de l’opérateur de téléphonie mobile. Le Cameroun n’y figure pas.

Conclusion

L’image d’un zèbre en divagation dans une rue qui circule sur la toile n’a pas été prise à Douala au Cameroun. La photo a été capturée le 6 juin 2023 à Kitengela,  une ville située près de Naïrobi au Kenya.  

Mathias Mouendé Ngamo

NON, des entrepreneurs n’ont pas été assassinés en Turquie

Une vidéo abondamment partagée dans les groupes WhatsApp montre des hommes fusillés et enterrés dans une fosse commune par des hommes en tenue. La légende qui accompagne la vidéo indique que ce sont des entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes dans la construction des bâtiments qui se sont écoulés à l’occasion du séisme en Syrie et en Turquie.

Nous avons vérifié pour vous : la réponse est  NON

Depuis le mardi 14 mars 2023, une vidéo en circulation dans les groupes Whatsapp, présente des gens qui sont fusillés et entassés dans une fosse par des hommes en tenue militaire. Il s’agit d’une vidéo de 4 minutes 35 secondes. On y voit des personnes qu’on exécute à l’arme, sans blessure apparente et entassées dans une fosse commune. Le texte qui accompagne la vidéo, précise que «les entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes sismiques en construisant les immeubles qui se sont écoulées lors du tremblement de terre qui a tué des milliers de personnes ont été fusillés».

 Contexte

Cette vidéo circule dans les groupes Whatsapp quelques jours après le séisme de magnitude 7,8, suivi par de nombreuses répliques, de magnitude 7,6 qui ont frappé le sud de la Turquie et la Syrie voisine, le lundi 6 février 2023. Ces secousses ont tué plus de 48 000 personnes en Turquie et 6000 en Syrie, selon les chiffres officiels.

Vérification

Après avoir effectué des captures d’écrans de différentes séquences de la vidéo, nous avons utilisé l’application Yandex pour effectuer une recherche d’image inversée. De cette recherche, nous avons trouvé des résultats de recherche et les quatre premiers correspondent aux images de la vidéo analysée. Le premier résultat qui est une vidéo Youtube montre que la vidéo date du 29 avril 2022 et les trois autres vidéos publiées sur Twitter datent du 28 avril 2022 avec les écritures en arabe. Le quatrième résultat nous a permis de remonter l’origine ou le contexte de la vidéo, après la traduction du texte qui accompagne la vidéo.

Le quatrième résultat de notre recherche

Une rechercher sur Google avec la traduction nous a permis de comprendre qu’il s’agit d’une vidéo datant de du 21 aout 2013, au sujet du massacre des civils dans une banlieue de Damas, attribué à l’armée syrienne. la scène se passe donc en Syrie. L’armée accusée avait apporté un démenti pour réfuter son implication.

Conclusion

Il ressort de notre processus de vérification, que cette image en circulation dans les groupes WhatsApp est hors contexte et qu’il s’agit d’une manipulation.

OUI, le président Centrafricain donne des cours à l’université de Bangui

La capture d’un tweet est en circulation dans les groupes WhatsApp. On peut y lire que que le président Centrafricain dispense 4 heures de cours de mathématiques par semaine au sein l’université de Bangui. Cela crée le débat et plusieurs internautes doutent de la véracité de cette information.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : OUI

Le tweet ayant suscité le débat

Quand on effectue une recherche d’images inversées avec la photo qui accompagne le post, on tombe sur plusieurs articles. Il y’en a datant de 2017 qui parlent de la passion du président centrafricain pour l’enseignement.

Quand on rentre les mots clés « président, RCA enseignant à l’université de Bangui » dans la barre de recherche Google, plusieurs résultats s’affichent. Le quatrième lien est celui de l’université de Bangui. Quand on clique sur le lien, la page d’accueil fait défiler plusieurs images avec des légendes. Sur l’une d’elle, on peut lire « Visite du Président de la république à l’université de Bangui, le président a eu des échanges constructifs avec ses collègues enseignant sur le développement de l’université de Bangui et le capital humain ».

Thèse de doctorat en Mathématiques Appliquées

Plusieurs liens donnent également sur Brice YAMBIYO. Quand on rentre ce nom dans la barre de recherche Facebook, on tombe sur une publication de la page ‘Renaissance’. Elle se décrit comme la page facebook officielle de la Présidence de la République Centrafricaine. La page compte 26.146 abonnés et a fait une publication le 12 août 2021.

Brice YAMBIYO défendait sa thèse intitulée « Étude des Modèles Fractionnaires au sens de la Dérivée de Caputo via l’Analyse par Homotopie en Épidémiologie ». Le jury était composé du président le Professeur Faustin Archange TOUADERA, enseignant chercheur à l’Université de Bangui.

Joint au téléphone, le Prof. Emmanuel MBETID-BESSANE, le Doyen de la Faculté des sciences économiques et gestion à l’université de Bangui confirme.

« Je confirme qu’il enseigne et il continue d’enseigner. Il enseigne au département de Mathématiques à la Faculté des Sciences parce que c’est un mathématicien. »

À la tête du pays pour un deuxième mandat de 5 ans, Faustin Archange TOUADERA n’a pas abandonné l’université. Il a présidé la soutenance de doctorat en mathématiques de M. OUEMA GUENGAÏ, le 19 novembre 2019. La thèse de M. Brice YAMBIYO est la deuxième sur sa liste.

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