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Non, ces images n’ont pas été prises dans la ville de Kribi

Trois photos en circulation sur Facebook laissent croire qu’une nouvelle espèce d’animal aquatique a été découverte à Kribi au Cameroun par des pécheurs.

Stopintox a vérifié pour vous, la réponse est : NON

Le jeudi 1er août 2024, l’internaute Rim Kendri a publié dans le groupe Kerel Kongossa officiel, trois images de créature aquatique. Le premier cliché montre une grande créature de couleur pâle avec de multiples membres, reposant sur le ventre à l’intérieur d’une barque. Le dessus de la bête est visible, et elle a un corps large avec de nombreux tentacules. Une personne portant un t-shirt sombre est visible en arrière-plan. Le deuxième cliché montre un axolotl au corps pâle et allongé. Il a quatre membres dotés de branchies externes et une tête plate et large avec de petits yeux. Le troisième cliché est la même créature aquatique du premier cliché. Elle a une peau pâle et tachetée, et ses yeux sont dirigés vers l’avant. Elle est tenue dans une embarcation avec plusieurs personnes en arrière-plan. Le commentaire qui accompagne ladite publication indique qu’il a été capturé lors d’une sortie de pêche. Le message est le suivant : « KRIBI. Les pêcheurs de Kribi ont attrapé des animaux qui n’avaient jamais été vus auparavant. Il s’agit d’un gigantesque Axolotl ». Ce qui sous-entend que l’animal aquatique a été capturé dans la ville balnéaire du Cameroun. Ces mêmes images ont été partagées par d’autres membres dans le même groupe Kerel Kongossa officiel.

Vérification

Pour connaitre l’origine des photographies, nous avons convoqué des outils de vérification. Avec les outils comme Dogpile, Tineye, Yandex, BingImage, nous n’avons pas eu de résultats. Avec Google Lens, nous obtenons des résultats qui montrent des images similaires. Le clic sur le premier résultat nous dirige sur la page communauté Facebook EndTimes News (informations sous le prisme des actualités des temps de la fin du monde), qui a publié l’une des images le 24 juillet 2024 sans commentaire. La même image est publiée par la page Facebook Sesh Heads le 29 juillet 2024. Sur la publication de Sesh Heads, l’on peut voir tout de même l’image de l’homme derrière la créature aquatique. Une publication sur threads parle de Salamandre géante sans apporter les éléments d’information sur les origines de l’image.

La page Facebook EndTimes News a publié les trois images qui font l’objet de vérification avec le texte suivant : « Something Strange Animal You Never Seen Before On Our Earth.  End Of The World Signs July 30,2024? » Notre traduction avec deep translator donne ceci : « Quelque chose d’étrange, un animal que vous n’avez jamais vu auparavant sur notre Terre. Signes de la fin du monde le 30 juillet 2024 ? ». L’on constate que le texte n’apporte pas des précisions sur l’origine de l’image. L’une des images est publiée sur youtube par Jermaine Church qui s’interroge sur cette photo devenue virale. Le compte Youtube Life Is All About What? En français, La vie, c’est tout au sujet de quoi ? a publié aussi l’image avec l’interrogation suivante : « Ano kaya to? ». Traduction : «Qu’est-ce que ça pourrait être ? ». La page Facebook Bicol News a publié aussi le 24 juillet 2024, les images en question avec le message suivant : « God Created 😱😱😱 Anu kaya ito Guys naka Smile pa ». Ce qui veut dire en français, « Dieu a créé 😱😱😱 Qu’est-ce que ça pourrait être, les gars ? En plus, il sourit ! ».

Après les vérifications à travers les outils de vérification d’images, nous avons contacté par appel téléphonique le mardi 06 août 2024, le délégué départemental de l’Océan du ministère des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr CIEWE. « J’ai suivi ça sur Facebook. Ce sont les histoires de Facebook. Je ne peux pas confirmer cela, sinon mes gars qui sont dans les pêcheries m’auraient dit. En plus, aucun de mes collaborateurs ne m’a signalé ça », déclare le délégué du Minepia dans le département de l’océan.

Nous avons aussi contacté par messagerie Whatsapp, monsieur Meintz, propriétaire de pirogue de pêche au centre communautaire de pêche artisanale de kribi en abrégé cecopak, pour savoir si les images faisant l’objet de vérification viennent de Kribi. Il a répondu par la négative, « Ce n’est pas vrai ».

Des images IA

Sur X, anciennement Twitter, le compte de jeu de Butaneko, intitulé Game a partagé la publication d’un autre compte Kee qui a porté sur les images, objet de notre vérification. La traduction de son message est la suivante : « Il y a des animaux générés par l’IA qui peuvent vraiment tromper, donc il faut apprendre aux enfants à ne pas croire à ce qui n’est pas dans les encyclopédies, et s’ils ne trouvent pas l’information, à faire plus de recherches ». Il pense que ce sont des images crées par l’intelligence artificielle. L’auteur du compte Game appelle à la prudence face aux contenus générés par l’IA et à l’importance de l’éducation et de la vérification des sources pour éviter d’être trompé.

Nous pensons comme l’auteur de la dernière publication ci-dessus que nous avons examiné, qu’il s’agirait des images montées par l’intelligence artificielle (IA). En observant de plus près les images, nous pouvons voir des indices visuels qui démontrent cela. L’on peut se rendre compte que l’un des personnages derrière l’animal aquatique a les mains noires, ce qui contraste avec la couleur de sa peau. En plus, la main ne présente pas tous les doigts. En scrutant aussi l’arrière-plan de l’image, il y a lieu de remarquer aussi que les personnages arrière sont flous pourtant ils sont proches de l’objectif.  

 L’une des publications que nous avons consultées présente intégralement l’un des individus derrière la créature aquatique. En observant de près l’image, l’on se rend compte, que les oreilles sont difformes et la chevelure commence à partir du front. Son bras le plus visible n’a pas tous les doigts de la main.

Ces inadéquations de la silhouette humaine sont caractéristiques des images générées par une intelligence artificielle (IA), selon le guide d’Africa Check qui propose quelques conseils pour repérer des images (photos ou vidéos) générées par intelligence artificielle.

Nous avons utilisé un outil qui permet de détecter les images IA. Il s’agit de AI or not. Le résultat de la première image de la publication nous indique « Likely human », ce qui veut dire « probablement humain » ou « vraisemblablement humain ». Le deuxième résultat de la deuxième image parle de « Likely AI generated », qui peut être traduit en français par « probablement généré par une IA » ou « vraisemblablement généré par une IA ». En utilisant aussi l’outil Maybe’s AI Art Detector, le résultat nous montre que la première image est montée par l’IA. Le résultat de la troisième image souligne que c’est aussi une image faite à partir de l’intelligence artificielle.

Verdict

En revenant sur la publication de Kerel Kongossa officiel, il y a lieu de conclure que les images ne viennent pas de la ville de Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud Cameroun. C’est assurément des images IA qui font croire que les animaux aquatiques viennent des eaux de l’océan à Kribi.

Non, Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises

Une information en circulation sur les réseaux sociaux veut faire croire que le footballeur Cole Palmer a des origines camerounaises et qu’il peut jouer pour la sélection du Cameroun.

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est NON

Un compte X (anciennement Twitter), Footidien a dit dans une publication que Cole Palmer peut jouer pour le Cameroun. Cette information a suscité le doute chez Njie Enow, journaliste de sport. « Ou est-ce que les gens sont sortis avec cette histoire selon laquelle Cole Palmer est Camerounais ? C’est encore quel faux way comme ça ? », s’interroge-t-il. La publication s’interroge. « Cole Palmer, la star du club anglais de Chelsea a-t-il les origines africaines et camerounaises ? »

Vérification

Dans le souci de répondre à la question ci-dessus, nous avons effectué une recherche par mots-clés (Cole Palmer est Camerounais?) sur Google. Nous sommes tombés sur un article de Ouest France qui précise que le footballeur Cole Palmer est originaire des Caraïbes. « De son nom complet Cole Jermaine Palmer, le numéro 20 de Chelsea est né à Manchester (Angleterre), dans le quartier populaire de Wythenshawe, mais possède des origines caraïbéennes. En effet, son père, Cole Andrea, est originaire de Saint-Christophe-et-Niévès, un État situé dans les petites Antilles, dans la région des Caraïbes », peut-on lire.

Le journaliste sportif Anthony Pla a réagi sur les réseaux sociaux au sujet des origines africaines de Cole Palmer. Pour lui, c’est une fausse information et que le footballeur vient des Caraïbes. « Pour nos amis Camerounais qui abusent de la drogue visiblement… Cole Palmer n’a aucune origine au Cameroun. Son grand-père, Sterry Cole, a dit que les origines de sa famille sont à Saint-Kitts & Nevis dans les Caraïbes. Ils ont migré en Angleterre en 1955. Oui, il y en a qui ont vraiment cru cette Camerouniaiserie disant qu’il avait des origines au Cameroun », écrit l’analyste sportif dans une publication sur Facebook, le lundi 15 avril 2024.

Verdict

Au final, nous pouvons dire que le footballeur Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises.

Non, cette image n’a pas été prise en Afrique du Sud

Cette photo devenue virale sur le réseaux social X notamment est présentée comme ayant été prise en Afrique du Sud.   

Nous avons vérifié pour vous. La réponse est NON

L’effet Kanye West

Le 11 avril 2024, le compte X Hermaine M publie une image accompagnée d’un court commentaire : «We’ve got a new problem in South Africa ». Traduction, « Nous avons un nouveau problème en Afrique du Sud ». Cette image montre un couple habillé comme Kanye West et Bianca. Certains commentaires sous la publication disent que l’image vient du Nigéria et non de l’Afrique du Sud comme évoqué par Hermaine M. D’autres commentaires parlent du Cameroun. C’est un désaccord sur le lieu de la prise d’image. Le 12 avril 2024, le post comptabilise 3, 3 millions de vues, de 2000 commentaires, 2900 partages, 23000 Likes et 1 100 bookmarks pour une page suivie par 1.5 Millions de Followers.

Vérification

Dans l’optique d’en savoir plus, Stopintox fait intervenir des outils de vérification. La recherche avec TineEye,  Yandex et Baidu, ne donne pas de résultats exploitables.

En effectuant la recherche avec Google Lens, un seul des multiples résultats renvoie vers des liens sur les réseaux sociaux associant la photo qui fait l’objet de vérification. Deux liens nous conduisent vers une publication de l’artiste Mani Bella qui date du 09 avril 2024. Dans sa publication, elle évoque le fait que l’influence Kanye West est déjà arrivée au Cameroun. Une autre publication sur Instagram souligne que « Le Cameroun a son couple Kanye West ». Le post date du 10 avril 2024. Toutefois, ces résultats ne permettent pas de conclure que l’image est au Cameroun.

En parcourant les commentaires de la publication qui fait l’objet de vérification, nous avons repéré un commentaire qui précise que c’est au Cameroun. Nous lui avons demandé de nous donner plus de détails. La dame à l’origine commentaire nous a répondu que c’est à « Bonapriso chez Paul ! En face la croissanterie ». Cette réponse nous a permis de faire une recherche par mots-clés (la croissanterie à Bonapriso) sur Google. Nous avons confronté l’image à vérifier avec les images de notre équation de recherche. Le résultat de la confrontation conforte la réponse que nous avons eue en commentaire de la part d’un follower. C’est à partir de l’image ci-dessous que nous avons établi le lien avec l’image de vérification et les autres images du même couple que nous avons aussi trouvé sur les réseaux sociaux.

Verdict

En conclusion, nous pouvons dire que l’image ne vient pas de l’Afrique du Sud comme l’indiquait la publication de départ. Cette image a été prise au Cameroun, plus précisément à Douala au quartier Bonapriso.

NON, la route sur cette image n’est pas au Cameroun

Cette image en circulation sur les réseaux sociaux depuis le lundi 11 décembre 2023, laisse croire qu’il s’agit d’une route camerounaise.

Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : NON

La page Facebook Haman Cameroun a publié une image le lundi 11 décembre 2023 montrant une route dont l’épaisseur du goudron est considérablement réduit, au point où deux hommes parviennent à se tendre la main. La publication de l’image est accompagnée du message suivant : « donnez un titre à cette image ». La page en question met en commentaire le titre : « je vais chez Cavaye ». Cavaye Yeguié Djibril est l’actuel président de l’assemblée nationale. Un autre commentaire laisse entendre que C’est sur la route de Guirvidik à Maroua dans la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun. La publication de Haman Cameroun enregistre au moment de la mise de l’article en ligne, 170 réactions, 104 commentaires et 1 partage. Darling Nguevo qui a aussi publié l’image en citant la source ci-dessus. le mot de publication de l’image laisse croire que c’est la route nationale numéro 1 reliant Maroua et Kousseri. La publication de Darling Nguevo comptabilise 165 réactions, 24 commentaires et 22 partages.

Vérification

Pour avoir le cœur net sur l’origine de l’image, nous avons effectué une recherche inversée d’image. Avec Google Reverse images et Bing reverse images, nous avons trouvé l’origine de l’image. Elle a été prise en 2021 comme l’indique les résultats. C’est la route Bulawayo Nkayi au Zimbabwé. L’auteur de l’image est Eng Brian Makoyi.

Verdict

Au bout de la vérification, nous pouvons tirer comme conclusion que l’image est trompeuse et hors contexte. Il ne s’agit pas d’une route dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. C’est de la manipulation.

NON, Dangote Cement Cameroon n’a pas lancé un recrutement de 500 personnes

Un communiqué annonçant l’offre de recrutement pour 500 places au sein de l’entreprise de cimenterie appartenant au milliardaire nigérian Aliko Dangoté a circulé sur la toile. Stopintox a vérifié pour vous.

La réponse est : La réponse est : NON

StopIntox a pris connaissance, en même temps que les internautes, d’un communiqué abondamment relayée sur les réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp et Twitter), qui annonce une offre de recrutement de 500 places dans les différentes branches de l’entreprise Dangote Cement Cameroon. On peut y lire que les postes à pourvoir sont : managers de projets, Marketistes, magasiniers, comptables, personnel de sécurité, conducteurs de camion et travailleurs d’usine.

Vérification

L’entreprise concernée par le communiqué de recrutement a apporté un démenti à travers une publication sur sa page Facebook, le jeudi 20 juillet 2023. Le communiqué de préciser que les lieux indiqués pour avoir des informations fiables sur les recrutements au sein de cette structure sont la page Facebook officielle et le compte LinkedIn. « Vous êtes ici sur la seule page habilitée à poster des annonces d’emploi, celle-ci en plus de notre compte Linkedin. Toute autre page postant de quelconques offres d’emploi n’est pas légitime. Par ailleurs notez que nous ne vous demanderons jamais d’argent dans le processus de recrutement, nos adresses mail sont officielles et nos communiqués n’ont pas de fautes. Ne vous laissez pas avoir et signalez tout contenu non officiel », peut-on lire dans ce communiqué.

Capture écran de la photo accompagnant le démenti de Dangote

Nous avons joint également via WhatsApp, Bernado Duarté, le Chef de la cellule de communication de Dangote Cement Cameroon. Il confirme qu’il s’agit d’un faux communiqué de recrutement. Il décrit le processus interne de démenti d’une fausse information concernant leur structure et indique la procédure d’authentification d’une information venant de leur entreprise. « Habituellement nous nous servons de l’élément en y mettant la mention « fake » pour un démenti. Sur nos différentes pages officielles nous communiquons les recrutements ainsi que les adresses exactes pour postuler ou discuter avec un staff de la communication », écrit-il.

Dans un contexte social de précarité, les fausses annonces d’emplois circulent. Stopintox vous invite à faire preuve de vigilance. Toujours se référer aux sources officielles pour avoir la bonne information. Ne jamais hésiter à se rendre sur le site internet de l’entreprise concernée ou encore les pages officielles.

Désinformation: Armelle Sitchoma aux USA dans le cadre d’un programme spécialisé

Organisé par l’ambassade des Etats unis au Cameroun et le Cleveland Council on World Affairs, ce programme dénommé « Contrer la désinformation » entend donner les clés pour mieux comprendre les enjeux autour de ce phénomène.

Pendant 10 jours, entre le 14 et le 27 avril 2023, Armelle Sitchoma et les autres participants auront l’occasion de visiter les institutions publiques et privées américaines. Il s’agira de donner les éléments pour comprendre la désinformation et les clés pour la contrer. Un phénomène qui prend de l’ampleur malgré les multiples initiatives de vérification de faits mais qui doit être combattue pour une vie publique plus saine. Il s’agira aussi d’apprendre de ce que les autres font et partager les expériences des uns et des autres.

Armelle SiTchoma est bloggeuse et journaliste en service au ministère de la communication du Cameroun depuis 2012. Experte en factchecking et formatrice notamment sur l’éducation aux médias, elle rejoint l’équipe de Stopintox dès le lancement de la plateforme en juin 2019 où elle traite principalement des sujets de culture, société et médias.

NON, le Ndolè n’est pas inscrit au patrimoine mondial de L’UNESCO

Depuis une dizaine de jours, plusieurs publications font le tour de la toile annonçant l’inscription du Ndolè, mets traditionnel du peuple Sawa du Cameroun  au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : NON

Contexte

Le déclic de cette fausse information qui inonde la toile est parti d’un article du site internet 237online. Le 4 avril 2023, le site d’information publie cet article avec pour titre « Le Ndolé du Cameroun, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, conquiert le monde ». Comme une trainée de poudre, la publication est très vite reprise par les internautes camerounais et même d’autres pays.

Le tweet de Ndockbidi, un compte spécialisé dans la promotion de l’art culinaire camerounais reprend le post le 5 avril 2023 en précisant que « depuis hier le Ndolè ce mets emblématique, fierté du Cameroun, est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO… » Cette publication en 8 jours a enregistré 54.500 vues, 255 retweets, 964 mentions j’aime, 65 citations et 12 signets. Le compte The CameroonianZ sur le même réseau social fait un post le même 5 avril 2023 intitulé « Gastronomie camerounaise : l’inscription du Ndolé au patrimoine mondial de l’UNESCO » en citant 237online et ChefAbys comme étant les copyrightés. La publication en 8 jours a été vue par 78.800 personnes. Elle a enregistrée 243 Retweets, 898 mentions j’aime, 96 citations, 12 signets et 29 commentaires.

Démenti

Les commentaires sous lesdites publications et bien d’autres, questionnent déjà la fiabilité de l’information qui y est partagée. Pour lever le doute, stopintox a contacté Serge Banyimbe, expert en communication pour le développement chez UNESCO Afrique Centrale. Ce dernier indique que la dernière liste des inscriptions au patrimoine immatériel de l’UNESCO pour l’année 2022 est disponible depuis la fin d’année dernière et que le Ndolé n’y figure pas. En mettant la liste des 47 nouveaux éléments inscrits à ce patrimoine immatériel il nous réfère vers le ministère des Arts et de la Culture qui introduit les dossiers d’inscription pour plus de précision sur le Ndolè.

NON, le Ndolè n’est pas inscrit au patrimoine mondial de L’UNESCO (c) Stopintox

Jointe au téléphone, Marie Thierry Edjoa Akoa, Directrice du patrimoine culturel au Ministère des Arts et de la Culture est catégorique. « Non !  Le Ndolè n’est pas inscrit sur le site du patrimoine mondial de L’UNESCO. Et puis, le Ndolè ne peut pas être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La liste du patrimoine mondial de L’UNESCO ne prend en compte que les sites, les monuments et les paysages culturels», explique la Directrice.

Confusion autour des conventions

Elle rajoute qu’il y a confusion autour des expressions utilisées et apporte des éléments de compréhension. « On ne peut pas inscrire un élément immatériel sur une liste qui prend en compte les sites et les monuments. Il y a une autre liste qui s’appelle la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. C’est une liste qui appartient aussi à l’Unesco mais elle est issue de la convention 2003 de l’Unesco tandis que la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco est issue de la convention de 1972 qui porte sur la préservation du patrimoine culturel et naturel. Donc il y a confusion. »

« La communauté Sawa ne nous a pas saisi pour inscrire le Ndolé mais le Ngondo pour la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité« 

Marie Thierry Edjoa Akoa, directrice du Patrimoine Culturel au MINAC

A la question de savoir si l’initiative pour faire valoriser le Ndolè dans ce sens est dans le pipe au Ministère des Arts et de la Culture, la directrice du Patrimoine Culturel au MINAC précise que chaque communauté porte l’inscription de son élément et le ministère des Arts et de la Culture  est le facilitateur qui accompagne l’inscription auprès de l’UNESCO. « La communauté Sawa ne nous a pas saisi pour inscrire le Ndolè. La communauté Sawa nous a saisi pour inscrire le Ngondo et le 30 mars dernier, j’ai personnellement déposé la candidature du Ngondo au Bureau de la convention 2003 de l’UNESCO à Paris. Et cette candidature ce n’est pas pour la liste du patrimoine mondial mais pour la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme pour le Nguon l’année dernière», précise Marie Thierry Edjoa Akoa.

En consultant la liste des nouveaux éléments inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO publiée à l’issue de la 17e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel réuni à Rabat au Maroc du 28 novembre au 3 décembre 2022, on note que l’organisation a procédé à l’inscription de  47 nouveaux éléments repartis en 4 éléments sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant des mesures de sauvegarde urgente, 39 éléments sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et 4 éléments au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et le Cameroun ne figure sur aucun de ses registres.

La liste, fin 2022, des nouveaux éléments inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO est à consulter ICI.

NON, il ne s’agit pas du 1er ministre luxembourgeois et sa copine

De nombreux internautes ont partagé cette photo en laissant entendre qu’il s’agit du Premier ministre du Luxembourg avec sa compagne.

Nous avons vérifié pour vous : La réponse est NON

Depuis le jeudi 23 mars 2023, une image en circulation dans les réseaux sociaux montre deux hommes, dont l’un arbore un vêtement féminin extrêmement provocant. Le message qui accompagne cette image indique qu’il s’agit Premier ministre de Luxembourg avec sa femme. « Le 1er ministre luxembourgeois et sa copine le monde est foutu », peut-on lire sur la capture de l’image qui a circulé en boucle dans les groupes WhatsApp. La capture d’image indique qu’il s’agit au départ d’une publication d’un certain Servant Didier.

Vérification

Pour savoir s’il s’agit du Premier ministre de Luxembourg ou pas, nous avons utilisé l’outil de vérification d’image TinEye. L’analyse de l’image par l’outil affiche 17 résultats. En parcourant les résultats, nous nous apercevons que l’image date de 2019. L’un des résultats que nous avons parcouru parle plutôt du vainqueur du concours Eurovision de la chanson 2014, Conchita Wurst avec le directeur de l’Orchestre philharmonique de Vienne qui se sont retrouvés ensemble dans une production d’opéra. La photo avait été prise par le grand musicien bulgare Martin Panteleev qui l’a publiée sur Facebook.

Conclusion

En définitive nous pouvons dire avec exactitude qu’il ne s’agit pas du Premier ministre de Luxembourg avec sa copine, comme nous avons lu sur la capture d’image.

Toutefois, nous pouvons affirmer que le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a pour compagnon un homme. Il s’agit de Gauthier Destenay, comme nous l’indique les résultats de notre recherche sur Google.

NON, le poisson maquereau empoissonné ne circule pas dans les marchés de Douala

Une vidéo montrant des cargaisons de poissons en train d’être incinérées dans une décharge est abondamment relayée depuis ce 21 mars sur la messagerie WhatsApp. L’audio qui l’accompagne explique que ce sont des cinquantaines de conteneurs de poissons maquereaux empoisonnés et commercialisés dans les marchés de Douala.

Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est NON

Contexte

La vidéo abondamment partagée dans les groupes WhatsApp est muette. Elle montre des palettes de poissons sorties des conteneurs et directement jetées dans une fosse. L’audio, elle, explique que « ce que vous voyez là ce sont des milliers de poissons maquereau qu’on est en train d’enterrer avant-hier juste au port de Douala. »

Capture écran de la vidéo qui a abondamment circulé sur WhatsApp

Celui qui relate l’histoire précise que l’audio original était en langue et qu’il a pris sur lui de traduire en français pour la compréhension d’un plus grand nombre de personnes. La voix masculine rajoute qu’ « il y a des cinquantaines de conteneurs de poissons maquereau qui sont arrivés. D’autres conteneurs sont déjà vendus et ça circule même déjà.» Avant d’ajouter « Ce sont des maquereaux empoisonnés. Pêchés dans une mer polluée par des produits pétroliers qui a tué des milliards de poissons.» D’après cet audio, les poissons ainsi pêchés ont été ramassés, conservés et envoyés au Cameroun.  

Démenti

Suite à la circulation de ces éléments, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le Gouverneur de la Région du Littoral a donné un point de presse pour remettre la vidéo dans son contexte. « Cette vidéo qui circule a été enregistrée au niveau de la décharge de HYSACAM au 3ème Arrondissement de Douala. Cette destruction s’est faite en présence des Forces de maintien de l’ordre et aucun carton n’est sorti de là puisqu’une ceinture de sécurité été faite jusqu’à ce qu’on ait tout détruit », rassure t-il.

A sa suite, le Dr Victor Viban Banah, délégué régional du ministère de l’Elevage, des Pêches et Industries Animales du Littoral précise que ladite destruction s’est déroulé le jeudi et vendredi 16 et 17 mars 2023. « Il s’agissait simplement d’une cargaison de maquereau importée de la Mauritanie en très bon état comme atteste les documents sanitaires venus  de ce pays-là. 4 conteneurs étaient défaillants suite à la défaillance du système de refroidissement des conteneurs. Lors de l’inspection, on s’est rendu compte qu’il y a des signes qui témoignent que ce poisson n’a pas été conservé comme la loi l’exige et le poisson avait commencé à se détériorer. Nous l’avons détruit en présence de toutes les parties concernées et nous avons dressé un procès-verbal», explique le délégué régional du Minepia.  

Il ajoute par ailleurs que c’est une action de routine de ses services compétents. Chaque jour, ses collaborateurs descendent dans la ville de Douala ainsi que dans les départements de la région du Littoral, et mènent des inspections dans les abattoirs, au marché, au port et à l’aéroport.

Contactée, l’entreprise importatrice n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Toutefois, elle corrobore les informations données lors du point de presse et souligne avoir porté la première, l’information auprès des autorités.

Une donnée que confirme le délégué régional du Minepia. « Ils ont signalé et ont collaboré. La procédure s’est passée normalement selon la loi. Ils ont même stocké les produits pendant la période de saisie. Quand il fallait la détruire, ils ont escorté pour qu’on détruise.»

Un audio douteux

Autre signe dans l’audio qui accompagne la vidéo et qui peut amener à douter, c’est l’inexactitude des dates et lieu de tournage. L’auteur relève que les poissons sont enterrés avant-hier (19 mars 2023) au port de Douala. Selon le Délégué Minepia qui nous a présenté d’autres images du jour de la destruction de ses 4 conteneurs, l’opération a eu lieu les 16 et 17 mars 2023. Aussi, le Port autonome de Douala ne dispose pas d’une décharge en son sein.   

NON, des entrepreneurs n’ont pas été assassinés en Turquie

Une vidéo abondamment partagée dans les groupes WhatsApp montre des hommes fusillés et enterrés dans une fosse commune par des hommes en tenue. La légende qui accompagne la vidéo indique que ce sont des entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes dans la construction des bâtiments qui se sont écoulés à l’occasion du séisme en Syrie et en Turquie.

Nous avons vérifié pour vous : la réponse est  NON

Depuis le mardi 14 mars 2023, une vidéo en circulation dans les groupes Whatsapp, présente des gens qui sont fusillés et entassés dans une fosse par des hommes en tenue militaire. Il s’agit d’une vidéo de 4 minutes 35 secondes. On y voit des personnes qu’on exécute à l’arme, sans blessure apparente et entassées dans une fosse commune. Le texte qui accompagne la vidéo, précise que «les entrepreneurs turcs qui n’ont pas respecté les normes sismiques en construisant les immeubles qui se sont écoulées lors du tremblement de terre qui a tué des milliers de personnes ont été fusillés».

 Contexte

Cette vidéo circule dans les groupes Whatsapp quelques jours après le séisme de magnitude 7,8, suivi par de nombreuses répliques, de magnitude 7,6 qui ont frappé le sud de la Turquie et la Syrie voisine, le lundi 6 février 2023. Ces secousses ont tué plus de 48 000 personnes en Turquie et 6000 en Syrie, selon les chiffres officiels.

Vérification

Après avoir effectué des captures d’écrans de différentes séquences de la vidéo, nous avons utilisé l’application Yandex pour effectuer une recherche d’image inversée. De cette recherche, nous avons trouvé des résultats de recherche et les quatre premiers correspondent aux images de la vidéo analysée. Le premier résultat qui est une vidéo Youtube montre que la vidéo date du 29 avril 2022 et les trois autres vidéos publiées sur Twitter datent du 28 avril 2022 avec les écritures en arabe. Le quatrième résultat nous a permis de remonter l’origine ou le contexte de la vidéo, après la traduction du texte qui accompagne la vidéo.

Le quatrième résultat de notre recherche

Une rechercher sur Google avec la traduction nous a permis de comprendre qu’il s’agit d’une vidéo datant de du 21 aout 2013, au sujet du massacre des civils dans une banlieue de Damas, attribué à l’armée syrienne. la scène se passe donc en Syrie. L’armée accusée avait apporté un démenti pour réfuter son implication.

Conclusion

Il ressort de notre processus de vérification, que cette image en circulation dans les groupes WhatsApp est hors contexte et qu’il s’agit d’une manipulation.

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