Désinformation : astuces pour contrer les fakes news

A l’occasion de la 3e édition des Classes en Or du Journalisme, des journalistes ont été édifiés sur les moyens de contrer la propagation des fausses nouvelles.

« Le phénomène des fakes news : comment s’en débarrasser ? C’est le thème de la masterclass animée par la journaliste et fondatrice de stopintox.cm Annie Payep-Nlepe à l’occasion de la 3e édition des Classes en Or du Journalisme. Au cœur de cette séance, elle a examiné les mécanismes qui rendent les fake news si attrayantes. « Les fausses nouvelles se propagent rapidement parce qu’elles viennent très souvent confirmer des idées préconçues dans nos têtes », confie la journaliste. Elle a souligné la nature sensationnaliste de ces contenus, souvent conçus pour susciter des réactions émotionnelles immédiates non sans analyser et expliquer la manière avec laquelle les algorithmes des plateformes de médias sociaux amplifient la diffusion de ces informations parfois erronées.

L’effet de massification

Extrait présentation Annie Payep-Nlepe

On apprend ainsi que chaque minute, 500.000 commentaires apparaissent sur Facebook, 42 millions de messages sont échangés sur WhatsApp d’après les derniers chiffres partagés par Domo via son « Data Never Sleeps ». Des chiffres qui font savoir que 500 heures de vidéos sont publiées sur YouTube chaque minute pour un total de 4,5 milliards d’internautes dans le monde. Des chiffres qui expliquent pourquoi les fake news se peuvent se propager avec une si grande vitesse à une très grande échelle.

La journaliste n’a pas manqué d’utiliser le rapport sur les risques du dernier Forum économique mondial (Davos, janvier 2024), qui estime que dans les cinq prochaines années, les fake news auront des conséquences, géopolitiques notamment, plus graves que les risques liés au dérèglement climatique, qui arrive. On apprend ainsi que les fake news menacent aussi la Santé Publique et la démocratie en plus de favoriser l’accroissement de la violence.

Annie Payep-Nlepe a abordé les différentes techniques utilisées pour propager les fakes news. Il était alors question de la manipulation des images et des vidéos, ainsi que la création de faux témoignages et de fausses expertises. La différence entre les types de fake news a été aussi établie. Il s’agit ici de la mésinformation, la désinformation et la malinformation.

Réduire la portée des fake news

Durant son intervention, la fondatrice de Stopintox.cm a mis en lumière l’importance cruciale de vérifier les informations (faire du factchecking) qu’on reçoit avant de les divulguer. « C’est une mesure essentielle dans ce combat informationnel », va-t-elle déclarer. En rappel, le factchecking est un processus par lequel une information livrée dans l’espace public est vérifiée dans le but de prouver sa véracité ou non. Elle a souligné la nécessité d’une éducation médiatique accrue pour aider le public à discerner les informations fiables des contenus trompeurs. Les apprenants ont eu droit à des séances pratiques avec quelques outils de vérification comme TinEye, InVID, Fake image Detector. Ce sont des outils utilisés par les journalistes et les organisations spécialisées pour vérifier la véracité des informations. Elle a amené les participants à se prêter à l’utilisation d’un de ses outils pour voir comment il fonctionne.

Quelques astuces pour lutter contre les fake news proposées par Annie Payep-Nlepe

On apprend ainsi que pour contrer les fake news ; il faut croiser les sources, ne pas se laisser piéger par les sites satiriques, savoir décrypter les images. Comme solutions elle propose de multiplier les programmes de sensibilisation et soutenir les initiatives d’éducation aux médias, multiplier les programmes éducatifs dans ce sens dans les programmes de grandes écoutes, instaurer l’éducation aux médias sociaux dès le primaire et itroduire et vulgariser le factcheking dans les écoles de journalisme.

Lire aussi: Annie Payep -Nlepe : « Il faut adopter une loi qui oblige les détenteurs du pouvoir public à répondre aux journalistes »

Dans sa démarche, elle à utilisé le dernier article de factcheking vérifié par Stopintox.cm pour permettre à l’assistance de mieux comprendre le processus de vérification des informations. Pour Annie Payep-Nlepe, l’accès aux données et aux sources d’informations, la protection de ces sources et le financement sont les conditions pour que les projets de vérification soient pérennes.

Les classes en Or du journalisme acte 3

La journée de formation de cette troisème édition des classes en Or du journalisme a été animée par d’autres journalistes à l’instar de Josiane Matia, journaliste et chef service Sport au quotidien Cameroon tribune. Elle a discuté avec l’assistance de la place de la presse écrite dans le processus de formation et de maturité du journaliste. « On écrit pour le public », déclare-t-elle en insistant sur ses propos. Le journaliste et correspondant de France 24 au Cameroun, Marcel Amoko était aussi de la partie. Il a entretenu les participants sur l’industrie de la presse : pourquoi les journalistes sont-ils pauvres ? Qui les clochardise et comment s’en sortir ? « Le contexte dans lequel nous vivons favorise la marginalisation des journalistes », a affirmé le journaliste pour résumer la situation. Un autre thème de cet atelier a été Communication institutionnelle et journalisme : les deux métiers sont-ils vraiment complémentaires ? Un questionnement auquel Junior Binyam, journaliste et ancien Directeur des médias CAF, a répondu par l’affirmatif. Toutefois, il a précisé : « J’insiste sur le fait qu’on ne peut être journaliste et communicateur au même moment. Il faut choisir ce que vous voulez faire et bien le faire ».

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