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Non, cette vidéo présentée comme celle des jeunes affrontant des « microbes » n’a pas été tournée au Cameroun
Une vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux montre des jeunes qui s’affrontent à la machette. La légende annonce qu’elle a été tournée au quartier Village à Douala. Stopintox a vérifié pour vous.
La réponse est : NON
Contexte
La vidéo est abondamment diffusée sur les réseaux sociaux, particulièrement sur la messagerie WhatsApp depuis plus de deux semaines au Cameroun. La mention «Transféré de nombreuses fois» atteste de sa viralité. Le film de 26 secondes présente des jeunes dans un quartier malfamé qui pourchassent leurs semblables. Ils sont tous armés de machettes, de pelles, de pierres, et autres matériels.
La scène est d’une violence inouïe. On y voit l’un des protagonistes armé d’une machette qui essaie de se défendre avant de prendre la fuite en se jetant dans un drain. Cette vidéo commence à circuler au Cameroun au lendemain d’une attaque à Douala, de jeunes délinquants communément appelés «microbes ». Ces jeunes qui opèrent en bande ont sévi au quartier Bali et Bonapriso le vendredi 20 septembre 2024. Ils ont tué un homme lors de leur passage éclair et ont également agressé et dépouillé de nombreux autres habitants.
La légende qui accompagne cette vidéo indique qu’il s’agit d’une riposte des habitants de Elf Village, un autre quartier de la capitale économique, confrontés à une attaque de « microbes». « Scène incroyable à Douala!Elf village. Les gars du quartier se défendent contre les microbes. Ça c’est de la réaction. Si tout Douala réagit ainsi, ces vandales vont se recycler très vite », lit-on dans le message qui accompagne la vidéo virale.
Vérification
Joint par téléphone, Evariste Djadja, le chef de bloc 5 du quartier Song Mahop, logé dans la zone Elf/Village, est formel. Il n’y a pas eu d’attaque de «microbes » à Elf ce mois, encore moins les mois précédents. Si une telle scène s’était produite dans la zone, relève -t-il, les comités de vigilance lui auraient aussitôt rapporté les faits. « Il y a deux comités de vigilance au quartier. L’équipe de jour et celle de nuit. Moi-même je suis dehors à chaque fois. Ces comités m’auraient saisi s’il y avait eu une telle scène », soutient Evariste Djadja.
Son supérieur hiérarchique, le chef du quartier Song Mahop, affirme avoir lui-même vu circuler cette vidéo dans la messagerie WhatsApp à travers son téléphone portable. «C’est un Fake. J’ai reçu la vidéo. Il n’y a pas un endroit à Elf qui ressemble au lieu où cette vidéo a été prise. Rien de ce genre ne s’est produit ici. C’est d’ailleurs même une mauvaise publicité pour le quartier », déplore Samuel Fana, le chef du quartier Song Mahop.
Les ‘’Kuluna’’ à Kinshasa en Rdc
Dans les recherches avec Google image, on retrouve un Tweet sur X (anciennement Twitter) avec la même vidéo, 4 secondes plus longues (30 secondes). Le post date du 17 janvier 2022. L’auteur de cette publication est Bienvenu-Marie Bakumanya. Il est présenté dans sa biographie comme un journaliste congolais et directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp). Dans le message qui accompagne la vidéo, le journaliste indique que les faits se sont déroulés à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. « (…) ici des Kuluna (gangs) sont en action. Souvent, c’est sans raison apparente comme dans cette vidéo. Il faut mettre fin à cette forme de banditisme urbain qui fait des victimes parmi des innocents », écrit-il. Dans les commentaires, les internautes déplorent cette violence urbaine et s’offusquent de l’inaction de la police.
Contacté pour plus de précisions, le journaliste auteur du tweet fait savoir que cette vidéo a bien été prise à Kinshasa en Rdc en janvier 2022. Il n’en est pas l’auteur. Il dit l’avoir reçue d’un riverain (une dame), témoin de la scène. «La vidéo a été prise dans un quartier de la commune de Lemba au centre Est de Kinshasa. C’est une dame de ce quartier qui me l’a envoyée. Je travaillais à l’époque pour l’Afp (l’agence française de presse). Et c’était une information avérée», relate Bienvenu-Marie Bakumanya.
Un fait devenu banal à Kinshasa
Le journaliste congolais qui nous aide à comprendre le phénomène des Kuluna explique qu’il s’agit de jeunes garçons appartenant à des gangs, qui s’affrontent souvent sans raison apparente et régulièrement. «La nuit, ce sont des bandits. Ils agressent et dépouillent leurs victimes. Ils sont différents des shégués en ceci qu’ils sont sous le toit parental tandis que les shégués sont dans les rues », détaille Bienvenu-Marie Bakumanya.
Une autre recherche inversée avec une autre capture d’image de la vidéo en circulation oriente vers la page Facebook de Ticia24Tv. La publication date du 14 janvier 2022. Ici aussi, la vidéo est présentée comme tournée à Kinshasa, en Rdc. Le phénomène des Kuluna est également pointé du doigt. Le message qui accompagne la vidéo indique : «KINSHASA : Quand la vie sociale devienne dure , il y a risque de la naissance du banditisme urbain (KULUNA) ». Nous avons essayé en vain d’entrer en contact avec l’administrateur de cette page via Messenger et WhatsApp.
Mais pourquoi aucun résultat de notre recherche ne renvoie à un article de la presse locale en Rdc sur cet affrontement des Kuluna dont la vidéo a été virale ? C’est que, explique Bienvenu-Marie Bakumanya, c’est un événement normal à Kinshasa. « C’est un fait tout à fait banal. Quand ils s’affrontent entre eux, ça n’intéresse personne. On n’en parle pas. C’est lorsqu’il y a beaucoup de victimes ou qu’une personnalité est touchée, alors la police intervient», explique le journaliste, directeur général de l’Agence congolaise de presse (Acp).
Verdict
La vidéo en circulation sur WhatsApp au Cameroun montrant des jeunes qui s’affrontent n’a pas été tournée à Douala comme l’indique la légende. Il ne s’agit non plus du phénomène des « microbes ». La vidéo a plutôt été prise à Kinshasa en République démocratique du Congo (Rdc) et il s’agit ici du phénomène connu sous le nom de Kuluna. La vidéo a été sortie de son contexte.
Mathias Mouendé Ngamo
Non, cette vidéo montrant une école qui s’effondre sur les élèves ne provient pas de l’Extrême-Nord du Cameroun
Un post X (anciennement Twitter) avec une vidéo laisse croire que la bâtisse d’une école est tombée sur les enfants à l’Extrême-Nord du Cameroun.
Stopintox a vérifié pour vous, la réponse est : NON
Un compte X intitulé Capt. Marco Reus a publié une vidéo présentant un éboulement des murs d’une salle de classe sur des élèves. Le texte qui accompagne le post dit qu’il s’agit d’une école dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et pointe un doigt accusateur sur le ministère en charge de l’éducation de base: « Une école dans l’Extrême Nord est finalement tombée sur les enfants. Mais que fait le Ministère de l’éducation de base ??? Que fait notre gouvernement ??? Seigneur j’espère qu’il y’a pas eu de pertes en vies humaines. ». La publication enregistre 20 commentaires, 258 partages, 176 likes et 18 bookmark, au moment de la mise sous presse de l’article. Par ailleurs, la vidéo comptabilise aussi 32100 vues. Cette publication intervient dans le contexte des inondations dans la région de l’Extrême-Nord, précisément dans les départements du Diamaré, Logone et Chari, du Mayo-Danay et du Mayo-Tsanaga, qui ont causé des dégâts considérables.
Vérification
En parcourant les commentaires sous la publication, nous sommes tombés sur un commentaire qui dit plutôt que l’éboulement a eu lieu en République démocratique du Congo. « C’est pas à l’extrême Nord du Cameroun. Les gens ont pris cette vidéo qui été filmée en RDC pour propager des fausses informations », peut-on lire. Le commentaire est accompagné d’une capture photo qui apporte plus de précisions sur le lieu du drame. Pour avoir une idée claire sur l’origine de la vidéo, nous avons fait appel aux outils de vérification. Les recherches d’images inversées avec TinEye, Yandex, Google Fact-check Tools, BingImage n’ont pas données des résultats concrets.
Une recherche d’image inversée avec Google Lens nous a conduit vers plusieurs résultats que nous avons dépouillés pour éclaircir la situation de l’origine de la vidéo qui fait l’objet de vérification. Un des résultats nous dirige vers une chaîne YouTube qui a mis la même vidéo en ligne le 25 septembre 2024, avec comme titre : «Sankuru : une salle de classe en chaume s’écrase sur des élèves ». Une recherche Google avec le mot-clé « Sankuru » a permis de savoir qu’il s’agit du nom d’une province de la RDC. Un autre résultat également nous oriente vers une publication X qui stipule que le drame montré dans la vidéo a eu lieu en RDC et la publication date de janvier 2024.
Une autre recherche Google avec le mot-clé « écroulement d’une école à Sankuru », a orienté Stopintox vers des résultats qui montrent que la vidéo a été prise en RDC. Contrairement aux résultats par recherche d’image inversée qui ont été publié en septembre 2024, la majorité des résultats de la recherche par mot-clé indique plutôt que l’écroulement du mur de l’école dans la province de Sankuru est survenu en janvier 2024. Par exemple, un article de APIC TV intitulé : «Sankuru: Halte à l’intox, l’école s’est écroulée à Tshumbe et non à Lomela», précise que le drame s’est déroulée le 13 janvier 2024, vers 11 heures locales, à l’école primaire MUTSHILUA du 28e CMUCC implantée au centre de Tshumbe.
Verdict
En conclusion, nous pouvons dire que la vidéo de l’écroulement du mur de l’école n’a pas eu lieu à l’Extrême-Nord du Cameroun, mais plutôt à Tshumbe, dans la province de Sankuru en RDC. C’est une vidéo hors contexte.
Non, ces images n’ont pas été prises dans la ville de Kribi
Trois photos en circulation sur Facebook laissent croire qu’une nouvelle espèce d’animal aquatique a été découverte à Kribi au Cameroun par des pécheurs.
Stopintox a vérifié pour vous, la réponse est : NON
Le jeudi 1er août 2024, l’internaute Rim Kendri a publié dans le groupe Kerel Kongossa officiel, trois images de créature aquatique. Le premier cliché montre une grande créature de couleur pâle avec de multiples membres, reposant sur le ventre à l’intérieur d’une barque. Le dessus de la bête est visible, et elle a un corps large avec de nombreux tentacules. Une personne portant un t-shirt sombre est visible en arrière-plan. Le deuxième cliché montre un axolotl au corps pâle et allongé. Il a quatre membres dotés de branchies externes et une tête plate et large avec de petits yeux. Le troisième cliché est la même créature aquatique du premier cliché. Elle a une peau pâle et tachetée, et ses yeux sont dirigés vers l’avant. Elle est tenue dans une embarcation avec plusieurs personnes en arrière-plan. Le commentaire qui accompagne ladite publication indique qu’il a été capturé lors d’une sortie de pêche. Le message est le suivant : « KRIBI. Les pêcheurs de Kribi ont attrapé des animaux qui n’avaient jamais été vus auparavant. Il s’agit d’un gigantesque Axolotl ». Ce qui sous-entend que l’animal aquatique a été capturé dans la ville balnéaire du Cameroun. Ces mêmes images ont été partagées par d’autres membres dans le même groupe Kerel Kongossa officiel.
Vérification
Pour connaitre l’origine des photographies, nous avons convoqué des outils de vérification. Avec les outils comme Dogpile, Tineye, Yandex, BingImage, nous n’avons pas eu de résultats. Avec Google Lens, nous obtenons des résultats qui montrent des images similaires. Le clic sur le premier résultat nous dirige sur la page communauté Facebook EndTimes News (informations sous le prisme des actualités des temps de la fin du monde), qui a publié l’une des images le 24 juillet 2024 sans commentaire. La même image est publiée par la page Facebook Sesh Heads le 29 juillet 2024. Sur la publication de Sesh Heads, l’on peut voir tout de même l’image de l’homme derrière la créature aquatique. Une publication sur threads parle de Salamandre géante sans apporter les éléments d’information sur les origines de l’image.
La page Facebook EndTimes News a publié les trois images qui font l’objet de vérification avec le texte suivant : « Something Strange Animal You Never Seen Before On Our Earth. End Of The World Signs July 30,2024? » Notre traduction avec deep translator donne ceci : « Quelque chose d’étrange, un animal que vous n’avez jamais vu auparavant sur notre Terre. Signes de la fin du monde le 30 juillet 2024 ? ». L’on constate que le texte n’apporte pas des précisions sur l’origine de l’image. L’une des images est publiée sur youtube par Jermaine Church qui s’interroge sur cette photo devenue virale. Le compte Youtube Life Is All About What? En français, La vie, c’est tout au sujet de quoi ? a publié aussi l’image avec l’interrogation suivante : « Ano kaya to? ». Traduction : «Qu’est-ce que ça pourrait être ? ». La page Facebook Bicol News a publié aussi le 24 juillet 2024, les images en question avec le message suivant : « God Created 😱😱😱 Anu kaya ito Guys naka Smile pa ». Ce qui veut dire en français, « Dieu a créé 😱😱😱 Qu’est-ce que ça pourrait être, les gars ? En plus, il sourit ! ».
Après les vérifications à travers les outils de vérification d’images, nous avons contacté par appel téléphonique le mardi 06 août 2024, le délégué départemental de l’Océan du ministère des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr CIEWE. « J’ai suivi ça sur Facebook. Ce sont les histoires de Facebook. Je ne peux pas confirmer cela, sinon mes gars qui sont dans les pêcheries m’auraient dit. En plus, aucun de mes collaborateurs ne m’a signalé ça », déclare le délégué du Minepia dans le département de l’océan.
Nous avons aussi contacté par messagerie Whatsapp, monsieur Meintz, propriétaire de pirogue de pêche au centre communautaire de pêche artisanale de kribi en abrégé cecopak, pour savoir si les images faisant l’objet de vérification viennent de Kribi. Il a répondu par la négative, « Ce n’est pas vrai ».
Des images IA
Sur X, anciennement Twitter, le compte de jeu de Butaneko, intitulé Game a partagé la publication d’un autre compte Kee qui a porté sur les images, objet de notre vérification. La traduction de son message est la suivante : « Il y a des animaux générés par l’IA qui peuvent vraiment tromper, donc il faut apprendre aux enfants à ne pas croire à ce qui n’est pas dans les encyclopédies, et s’ils ne trouvent pas l’information, à faire plus de recherches ». Il pense que ce sont des images crées par l’intelligence artificielle. L’auteur du compte Game appelle à la prudence face aux contenus générés par l’IA et à l’importance de l’éducation et de la vérification des sources pour éviter d’être trompé.
Nous pensons comme l’auteur de la dernière publication ci-dessus que nous avons examiné, qu’il s’agirait des images montées par l’intelligence artificielle (IA). En observant de plus près les images, nous pouvons voir des indices visuels qui démontrent cela. L’on peut se rendre compte que l’un des personnages derrière l’animal aquatique a les mains noires, ce qui contraste avec la couleur de sa peau. En plus, la main ne présente pas tous les doigts. En scrutant aussi l’arrière-plan de l’image, il y a lieu de remarquer aussi que les personnages arrière sont flous pourtant ils sont proches de l’objectif.
L’une des publications que nous avons consultées présente intégralement l’un des individus derrière la créature aquatique. En observant de près l’image, l’on se rend compte, que les oreilles sont difformes et la chevelure commence à partir du front. Son bras le plus visible n’a pas tous les doigts de la main.
Ces inadéquations de la silhouette humaine sont caractéristiques des images générées par une intelligence artificielle (IA), selon le guide d’Africa Check qui propose quelques conseils pour repérer des images (photos ou vidéos) générées par intelligence artificielle.
Nous avons utilisé un outil qui permet de détecter les images IA. Il s’agit de AI or not. Le résultat de la première image de la publication nous indique « Likely human », ce qui veut dire « probablement humain » ou « vraisemblablement humain ». Le deuxième résultat de la deuxième image parle de « Likely AI generated », qui peut être traduit en français par « probablement généré par une IA » ou « vraisemblablement généré par une IA ». En utilisant aussi l’outil Maybe’s AI Art Detector, le résultat nous montre que la première image est montée par l’IA. Le résultat de la troisième image souligne que c’est aussi une image faite à partir de l’intelligence artificielle.
Verdict
En revenant sur la publication de Kerel Kongossa officiel, il y a lieu de conclure que les images ne viennent pas de la ville de Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud Cameroun. C’est assurément des images IA qui font croire que les animaux aquatiques viennent des eaux de l’océan à Kribi.
OUI, un parent peut contraindre légalement son enfant à l’assister
Un internaute sur X (ancien Twitter) fait savoir, lors d’un débat sur le sujet, que l’enfant a l’obligation de solidarité envers ses parents et qu’il portera plainte si son enfant ne l’assiste, suscitant un vif débat.
Plusieurs d’internautes se sont alors demandés si un parent pouvait porter plainte sous ce motif.
Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : OUI
Le 02 mai 2024, le compte X intitulé Assi Marotchi, BEPC a fait une publication pour dire que lorsqu’un enfant est grand, il doit assister obligatoirement ses parents. « Si mon enfant grandit et ne m’assiste pas si je suis dans le besoin, je vais déposer plainte. Le tribunal va l’y obliger. Il n’est pas obligé de m’aimer, mais c’est son obligation de m’assister », écrit-il. Le contenu de la publication est diversement apprécié par les followers en commentaires et a surtout suscité un vif débat sur la toile. D’aucuns se demandant si cela est possible dans notre contexte.
Que dit la loi ?
Assister son parent : plus un devoir moral que légal
Il ressort de l’avis des experts consultés que la publication fait apparaitre en substance le devoir légal et le devoir moral de l’enfant vis-à-vis de son parent. De notre échange avec KUE NTIOGHENG Ghislain, juriste spécialisé en droit privé et notaire stagiaire, il ressort que la loi n’est pas contraignante sur l’obligation morale de l’enfant par rapport à son parent. « En droit positif camerounais, aucune disposition légale ne rend coercitive l’obligation naturelle de prendre soin de ses parents ou des frères et sœurs. D’où la grande différence entre l’obligation naturelle (sans coercition) de l’obligation légale (avec coercition) », déclare-t-il.
Contacté sur la question, Francis EBANDA, juriste, spécialiste de droit public pense que la publication pose le problème de la morale et estime que c’est un devoir pour l’enfant d’assister ses parents indigents. « Cela relève de la morale. Mais, l’enfant a le devoir d’aider ses parents indigents », réagit-il.
Le parent peut effectivement contraindre légalement son enfant à l’assister
La disposition est contenue dans le code de procédure pénale camerounais. L’article 180 dudit code qui parle de la pension alimentaire dans son alinéa 1 stipule que : « Est puni d’un emprisonnement de un (01) mois à un (01) an et d’une amende de vingt mille (20.000) à quatre cent mille (400.000) francs ou l’une de ces deux peines seulement, celui qui est demeuré plus de deux (02) mois sans fournir la totalité de la pension qu’il a été condamné à verser à son conjoint, à ses ascendants ou à ses descendants ».
Nous nous sommes par la suite rapprochés des experts du droit pour avoir une interprétation de la disposition de la loi ci-dessus, au regard de la publication qui fait l’objet de la rédaction de l’article. La juriste NAFISSATOU Nana, spécialisé en droit privé (criminologie) apporte les explications de cet article 180 du code pénal. Selon elle, « le parent indigent doit d’abord saisir la juridiction compétente statuant en matière civile pour obtenir une décision condamnant son enfant à lui verser une pension alimentaire ou à s’occuper de lui. Une fois que la décision a été rendue en faveur de ce parent, l’enfant doit lui réserver alors chaque mois la somme fixée par la juridiction. Maintenant, si l’enfant refuse de payer la pension fixée par la juridiction civile ou a commencé à payer mais s’est désisté par la suite (deux mois au moins écoulé sans payer), le parent indigent, peut à l’aide de la décision civile condamnant son fils saisir le juge pénal sur le fondement de l’article 180 du CP. Ça c’est l’explication terre à terre de l’article susmentionné », décrit la juriste.
Une interprétation à laquelle souscrit maitre Charlotte TCHAKOUNTE. Joint au téléphone, l’avocate au barreau du Cameroun depuis 27 ans explique « ici, le code pénal parle d’un cas où il y a déjà eu une décision de justice. Il s’agit d’une personne qui a été condamnée par un tribunal pour payer la pension alimentaire à ses parents, à son conjoint /sa conjointe ou alors à un enfant. Si elle viole la loi pendant deux (02) mois, ça devient une infraction. Mais s’il n’y a pas de décision de justice, il n y a aucune base sur laquelle on va aller attraper l’enfant pour lui dire de payer la pension. Un enfant qui a les moyens et qui n’a aucune raison d’abandonner son parent peut être forcé à le faire mais il faut au préalable qu’il ait déjà été condamné.»
Selon l’avocate, si l’enfant ne respecte pas ou s’organise pour ne pas payer, l’alinéa 2 du même article 180 du code pénal intervient. Celui-ci précise que « le défaut de paiement est présumé volontaire, sauf preuve contraire, mais l’insolvabilité qui résulte de l’inconduite habituelle notamment de l’ivrognerie, n’est en aucun cas un motif d’excuse valable pour le débiteur.»
«Une personne qui est condamnée peut par exemple choisir de quitter son emploi juste pour ne plus payer la pension, c’est une insolvabilité organisée. A ce moment, partout où on l’attrape, on le met en prison car il a choisi de ne pas être solvable, de ne pas s’occuper d’un membre de sa famille », précise maître Tchakounté, ceci conformément à l’article 181 du code pénal qui parle d’insolvabilité organisée, et qui punit d’un emprisonnement de un (01) à cinq (05) ans, celui qui, après décision de justice, même non définitive, portant condamnation pécuniaire, organise son insolvabilité.
Toutefois rappelle l’experte, il peut arriver aussi que l’enfant soit solvable et refuse de payer la pension, si par exemple il est prouvé que quand il donne de l’argent, son père va boire avec. Il peut arrêter de payer mais s’organise autrement pour que le parent ait de quoi manger. Aussi, si l’enfant fournit des aliments au père ou à la mère et il ne prend pas et demande plutôt de l’argent, l’enfant a le droit d’arrêter.
En conclusion, l’on peut retenir qu’il est important de différencier le devoir moral du devoir légal d’un enfant envers son parent. Le devoir légal est coercitif et le devoir moral ne l’est pas.
Annie Payep -Nlepe : « Il faut adopter une loi qui oblige les détenteurs du pouvoir public à répondre aux journalistes »
La journaliste et fondatrice de Stopintox a fait cette déclaration au cours de la deuxième édition de la All AFFCameroon Conference qui s’est tenue à Yaoundé du 27 au 28 mars 2024.
La rencontre cette année était placée sous le thème « lutte contre les menaces numériques aux élections au Cameroun : stratégies de lutte contre la désinformation en période électorale ». Stopintox, partenaire de cet évènement a pris part à une table ronde sur le thème : « Média, désinformation et Démocratie au Cameroun : comment faciliter l’accès à l’information et la protection des sources/journalistes ». Les propos d’Annie Payep-Nlepe, Directrice de publication de Stopintox se sont articulés autour de la responsabilité des journalistes en période électorale et la nécessité pour les pouvoirs publics de donner l’information aux journalistes/
Faire de la période électorale, un moment de démocratie
La période électorale charrie beaucoup de passion du fait des enjeux. Toutefois, les acteurs du moment doivent tout faire pour que l’enjeu électoral ne prenne pas le pas sur le jeu électoral. Dans ce défi, Annie Payep-Nlepe interpelle la corporation des journalistes à faire leur travail en tenant compte de la sensibilité de certaines informations qui peuvent mettre le feu dans la baraque nationale. « En période électorale plus que d’autres moments de la vie de la nation, les tensions sont vives et je pense que c’est encore plus perceptible dans nos pays où la démocratie n’est pas encore à son niveau idéal. Les institutions ne garantissent pas toujours la clairvoyance des choses, ce qui suscite doute, manque de confiance, soupçon de détournement des voix, etc. Toute cette ambiance a un impact sur comment est-ce que nous on attend une élection. C’est un moment difficile, c’est un moment exceptionnel qui ne faut pas prendre à la légère ». a déclaré la journaliste. Elle a ensuite évoqué la nécessité pour le journaliste de s’armer pour aborder la période électorale de manière à ne pas créer ou inventer l’information mais dire uniquement ce qui est vrai et donner la bonne information.
L’accès à l’information, un impératif catégorique
Comme les autres panélistes présents à l’instar de Xavier Messe, directeur de publication de le Calame.net ….. la femme de média pense que l’accès à l’information ne doit pas être à tête chercheuse. Le détenteur du pouvoir ne doit pas privilégier uniquement les supports médiatiques à capitaux publics, ou ceux qui lui sont favorables, et encore moins le visage du journaliste qui recherche l’information. » J’ai toujours dit qu’on a beau lutter contre les fausses informations, tant qu’on n’a pas accès aux données, tant qu’on n’a pas accès aux sources d’informations comme dans le journalisme en général, ça rend le travail plus difficile, plus compliqué et le résultat évidement plus faible ». Prenant l’exemple de ce qui se fait ailleurs, Annie Payep-Nlepe a rappelé qu’il est du devoir l’autorité publique de mettre à la disposition des journalistes, les informations dont ils ont besoin pour bien faire leur travail. « Ce n’est pas normal que ce soit parce que je connais Annie Payep personnellement, que je vais lui répondre par rapport à telle information qu’elle vient recouper. Ce sont les impôts des camerounais qui payent les fonctionnaires et les fonctionnaires ont l’obligation de tout faire pour que chaque corps de la société puisse travailler en paix et bien faire son travail. Moi je pense qu’il faut adopter une loi qui oblige les détenteurs du pouvoir public à répondre obligatoirement aux journalistes ».
Une protection absolue des sources
Peu importe les situations Annie Payep-Nlepe pense que la source du journaliste doit être protégée. Elle insiste encore sur la disponibilité et l’accès à l’information. Elle propose qu’on crée un cadre adéquat pour rendre l’information en temps normal et en période électorale pour la fluidité de l’information. « La loi de 90 protège les sources d’information. C’est un droit protégé partout dans le monde. La loi établit très bien dans quel cadre, il peut être obligé à dévoiler sa source. Mais l’article 107 du code pénal vient vous obliger devant des militaires, des policiers, lors d’un interrogatoire à donner le nom de votre source sous des prétextes discutables. Ce n’est pas normal ». A martelé la journaliste.
Non, cette vidéo d’une jeune fille torturant un nourrisson n’a pas été tournée au Cameroun
Une vidéo devenue virale sur la toile présente une jeune fille torturant un nourrisson. Le lieu de tournage de cette vidéo est présenté comme étant tantôt au Cameroun, au Nigéria ou au Kenya.
Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : NON
Contexte
La vidéo devenue virale sur la toile fait le tour des réseaux sociaux. On y voit une jeune fille torturer un bébé. A l’aide d’un bâton, elle applique des coups sur le sexe du nourrisson. Elle le traîne au sol et marche sur son ventre, ignorant les cris de ce dernier. La vidéo de 1min18s a été largement partagée sur la messagerie WhatsApp, en témoigne la mention « Transféré de nombreuses fois ». Une légende interpellative accompagne cette vidéo. On peut y lire : « partager cette vidéo pour sauver ce bébé et traduire cette femme en justice ainsi que celui qui faisait cette vidéo ».
Vérification
Une recherche inversée de captures d’images sur Google Images donne plusieurs résultats. Les premiers renvoient à des articles de presse (ici et ici) rédigés au Nigéria. Les textes signés du 14 avril 2024 informent que l’Agence de lutte contre la violence domestique et sexuelle de l’État de Lagos a appelé le public à l’aider à identifier une femme capturée dans une vidéo virale agressant un bébé parce qu’il urinait par terre.
D’autres résultats de recherche renvoient vers le réseau social X (Twitter). Le compte officiel du journal kenyan « The Nairobi Times » reprend le 13 avril 2024 trois publications à ce sujet qui cumulent plus de 140 000 vues en quatre jours. Une vidéo qui suscite l’indignation de nombreux internautes. Ceux-ci dénoncent l’inhumanité de l’acte posée par cette jeune fille et appellent à l’arrestation et des sanctions exemplaires à son endroit, ainsi qu’à l’auteur de la vidéo.
A côté de cette publication du journal kenyan, un autre compte X indique que la dame a été arrêtée. Une vidéo de 1min14s associée au post montre la jeune fille assise à même le sol dans une maison, s’expliquant en langue avec des personnes qui n’apparaissent pas à l’écran. Dans un autre post, le même internaute indique que la scène se déroule au Burundi. Il fait savoir qu’il s’agit d’une baby-sitter qui maltraite le bébé alors que ses parents sont au travail.
Une capture d’image de la jeune fille sur cette nouvelle vidéo, suivie d’une recherche sur Google images renvoie vers le compte certifié de Nshimirimana Jacques. Son profil le présente comme un commissaire aux droits de l’homme au Burundi. Il reprend sur un post du 09 avril, cette image de la jeune fille en prenant le soin de flouter son visage. Il y associe la vidéo virale. Son post situe les contours juridiques dans le cadre de cette affaire qui, dit-il, s’est déroulée au Burundi.
Le défenseur des Droits de l’homme relève que malgré la gravité du crime commis sur le nourrisson, aucune poursuite pénale n’est possible car la présumée auteure est un mineur de 14 ans alors que l’âge de responsabilité pénale au Burundi est de 15 ans révolus. « A souligner que la fille avait été embauchée avant l’âge légal d’admission au travail qui est fixé à 16 ans par le code du travail. Dans ce cas la responsabilité est partagée avec son patron. Les poursuites judiciaires doivent être plutôt engagées contre la personne qui se contentait de prendre la vidéo pour la non-assistance à une personne en danger », explique cet avocat-Conseil spécialisé en droits des personnes et de la famille.
La jeune fille de 14 ans, pénalement irresponsable au Burundi
Contactée, la Commission nationale indépendante des Droits de l’homme (Cnidh) du Burundi confirme que les faits se sont bien déroulés dans ce pays d’Afrique de l’Est le 06 avril 2024 dans la province Ngozi au Nord du pays. Le nourrisson n’a pas rendu l’âme tel que l’affirment des participants à une discussion dans un groupe Telegram où la vidéo a suscité des centaines de commentaires. « La fillette a reçu des soins intensifs et après trois jours est rentrée à la maison. Elle va bien jusqu’à présent et continue de se rendre à la structure sanitaire aux jours indiqués par son médecin, pour question de surveillance », informe le commissaire Jacques Nshimirimana, le Président de la sous-commission Promotion à la Cnidh du Burundi, en charge des droits de l’enfant.
Capture d’écran groupe Télégram à faire
Il relève également que la nounou est toujours au cachot de la police judiciaire de Ngozi pour question de ‘’protection’’ uniquement. « Car elle n’a aucun dossier pénal. Son extrait de naissance a confirmé qu’elle a 14 ans, donc pénalement irresponsable selon le Code pénal burundais qui fixe cet âge à 15 ans révolus », réitère -t-il à nouveau.
Une situation qui aurait été différente au Cameroun
Si au Burundi, le cadre légal ne prévoit pas de poursuite pénale contre la jeune baby-sitter incriminée et si la même scène avait eu lieu au Cameroun, les choses en auraient été autrement. Pour cause, il existe une différence entre le cadre légal en matière de travail des enfants au Cameroun et au Burundi. Au Cameroun, le code du travail fixe à 14 ans l’âge à partir duquel l’enfant peut travail. Mamouda Ferikouop qui le relève est le chef de division de la protection et la promotion des Droits de l’homme à la Commission des Droits de l’homme au Cameroun (Cdhc). Il indique qu’un mineur de 14 ans peut signer un contrat de travail, mais qu’il existe cependant des types de travaux que l’enfant ne peut pas faire.
« Si l’affaire c’était passée chez nous, cette baby-sitter de 14 ans serait en situation de travail. Elle peut faire face à la procédure pénale au Cameroun, contrairement à ce qui est applicable en droit burundais. Dans le code pénal ici, la responsabilité est graduelle. Les mineurs de 14 à 18 ans sont pénalement responsables conformément au code pénal de notre pays et peuvent subir des sanctions pénales », explique ce cadre de la Cdhc.
Au niveau des sanctions à infliger, Mamouda Ferikouop relève que la minorité en général dans presque tous les systèmes juridiques peut offrir une « excuse atténuante ». Il appartient ici au juge qui a accédé à toutes les informations autour de l’affaire, de voir à quel degré il peut atténuer la peine. Il s’agira aussi de voir quel type d’infraction sera retenue dans la pluralité d’infraction d’atteinte à l’intégrité physique (coups et blessures sur l’enfant ? les blessures graves ? …), apprend-on.
Mamouda note aussi la responsabilité pénale de la personne qui a filmé. « Si elle n’a pas dénoncé, n’a pas cherché à faire connaitre l’affaire à tout agent d’application de la loi, la personne peut également être poursuivie comme au Burundi pour non-assistance à personne en danger».
Verdict
La vidéo virale sur la toile présentant une jeune fille qui torture un nourrisson a suscité l’indignation de nombreux internautes. Le lieu de tournage de la vidéo a été situé comme étant tantôt au Cameroun, au Nigéria, au Kenya, entre autres pays. Après vérification, ladite vidéo a été prise au Burundi.
Mathias Mouendé Ngamo
Non, Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises
Une information en circulation sur les réseaux sociaux veut faire croire que le footballeur Cole Palmer a des origines camerounaises et qu’il peut jouer pour la sélection du Cameroun.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est NON
Un compte X (anciennement Twitter), Footidien a dit dans une publication que Cole Palmer peut jouer pour le Cameroun. Cette information a suscité le doute chez Njie Enow, journaliste de sport. « Ou est-ce que les gens sont sortis avec cette histoire selon laquelle Cole Palmer est Camerounais ? C’est encore quel faux way comme ça ? », s’interroge-t-il. La publication s’interroge. « Cole Palmer, la star du club anglais de Chelsea a-t-il les origines africaines et camerounaises ? »
Vérification
Dans le souci de répondre à la question ci-dessus, nous avons effectué une recherche par mots-clés (Cole Palmer est Camerounais?) sur Google. Nous sommes tombés sur un article de Ouest France qui précise que le footballeur Cole Palmer est originaire des Caraïbes. « De son nom complet Cole Jermaine Palmer, le numéro 20 de Chelsea est né à Manchester (Angleterre), dans le quartier populaire de Wythenshawe, mais possède des origines caraïbéennes. En effet, son père, Cole Andrea, est originaire de Saint-Christophe-et-Niévès, un État situé dans les petites Antilles, dans la région des Caraïbes », peut-on lire.
Le journaliste sportif Anthony Pla a réagi sur les réseaux sociaux au sujet des origines africaines de Cole Palmer. Pour lui, c’est une fausse information et que le footballeur vient des Caraïbes. « Pour nos amis Camerounais qui abusent de la drogue visiblement… Cole Palmer n’a aucune origine au Cameroun. Son grand-père, Sterry Cole, a dit que les origines de sa famille sont à Saint-Kitts & Nevis dans les Caraïbes. Ils ont migré en Angleterre en 1955. Oui, il y en a qui ont vraiment cru cette Camerouniaiserie disant qu’il avait des origines au Cameroun », écrit l’analyste sportif dans une publication sur Facebook, le lundi 15 avril 2024.
Verdict
Au final, nous pouvons dire que le footballeur Cole Palmer n’a pas les origines camerounaises.
Non, cette image n’a pas été prise en Afrique du Sud
Cette photo devenue virale sur le réseaux social X notamment est présentée comme ayant été prise en Afrique du Sud.
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est NON
L’effet Kanye West
Le 11 avril 2024, le compte X Hermaine M publie une image accompagnée d’un court commentaire : «We’ve got a new problem in South Africa ». Traduction, « Nous avons un nouveau problème en Afrique du Sud ». Cette image montre un couple habillé comme Kanye West et Bianca. Certains commentaires sous la publication disent que l’image vient du Nigéria et non de l’Afrique du Sud comme évoqué par Hermaine M. D’autres commentaires parlent du Cameroun. C’est un désaccord sur le lieu de la prise d’image. Le 12 avril 2024, le post comptabilise 3, 3 millions de vues, de 2000 commentaires, 2900 partages, 23000 Likes et 1 100 bookmarks pour une page suivie par 1.5 Millions de Followers.
Vérification
Dans l’optique d’en savoir plus, Stopintox fait intervenir des outils de vérification. La recherche avec TineEye, Yandex et Baidu, ne donne pas de résultats exploitables.
En effectuant la recherche avec Google Lens, un seul des multiples résultats renvoie vers des liens sur les réseaux sociaux associant la photo qui fait l’objet de vérification. Deux liens nous conduisent vers une publication de l’artiste Mani Bella qui date du 09 avril 2024. Dans sa publication, elle évoque le fait que l’influence Kanye West est déjà arrivée au Cameroun. Une autre publication sur Instagram souligne que « Le Cameroun a son couple Kanye West ». Le post date du 10 avril 2024. Toutefois, ces résultats ne permettent pas de conclure que l’image est au Cameroun.
En parcourant les commentaires de la publication qui fait l’objet de vérification, nous avons repéré un commentaire qui précise que c’est au Cameroun. Nous lui avons demandé de nous donner plus de détails. La dame à l’origine commentaire nous a répondu que c’est à « Bonapriso chez Paul ! En face la croissanterie ». Cette réponse nous a permis de faire une recherche par mots-clés (la croissanterie à Bonapriso) sur Google. Nous avons confronté l’image à vérifier avec les images de notre équation de recherche. Le résultat de la confrontation conforte la réponse que nous avons eue en commentaire de la part d’un follower. C’est à partir de l’image ci-dessous que nous avons établi le lien avec l’image de vérification et les autres images du même couple que nous avons aussi trouvé sur les réseaux sociaux.
Verdict
En conclusion, nous pouvons dire que l’image ne vient pas de l’Afrique du Sud comme l’indiquait la publication de départ. Cette image a été prise au Cameroun, plus précisément à Douala au quartier Bonapriso.
OUI, Marc Brys a le diplôme requis pour entrainer les lions indomptables
Une information en circulation sur Facebook et abondamment transférée sur Wathsapp, laisse croire que le nouvel entraineur des Lions Indomptables n’a pas le diplôme adéquat pour être sur le banc de touche de l’encadrement technique de l’équipe fanion du Cameroun. Marc Brys a-t-il le diplôme requis ?
Nous avons vérifié pour vous. La réponse est OUI
Contexte
Marc Brys est le nouveau sélectionneur des lions indomptables. Le Belge de 62 ans a été porté à la tête de la sélection comme l’a annoncé le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouelle Kombi, dans un communiqué de presse. L’ancien joueur remplace Rigobert Song dont le contrat arrivé à son terme n’avait pas été renouvelé, en fin février dernier. Dans l’équipe du nouvel entraîneur, on retrouve Giannis Xilouris et l’ancien footballeur congolais Joachim Mununga.
Il aura deux adjoints camerounais : François Omam Biyick, qui signe son retour dans la tanière, et Ashu Cyprien Besong. L’ancien Lion Alioum Boukar est également de retour comme entraîneur adjoint chargé des gardiens de but. Autre ancien international dans le staff, Dany Nounkeu qui est le nouveau Team manager. Germain Noël Essengue est le Team press alors que le Dr William Ngatchou revient comme médecin. Du côté de la coordination des sélections, il y a également du changement, puisque Benjamin Banlock remplace Benoît Angwa.
Juste après la publication du nouveau staff des lions indomptables, la Fecafoot a fait une sortie sur lsa page Facebook pour dire qu’elle a appris tout comme les camerounais la nomination de la nouvelle équipe technique et qu’elle n’a pas été associée au processus. L’instance faitière du football national a adressé une correspondance au Minsep pour dénoncer le non-respect des procédures dans le processus du recrutement du nouvel entraineur. Elle a ensuite annoncé qu’elle ne va pas reconnaitre Marc Brys.
Dans le sillage du front Fecafoot-Minsep, la page Facebook, Le continent camerounais a publié le vendredi 05 avril 2024, une information selon laquelle le nouveau patron de l’encadrement technique de la sélection senior du Cameroun n’a pas le diplôme approprié pour être sur le banc de touche, en indiquant que l’information vient de la Fifa. « Selon la FIFA Mr Marc Brys n’a pas le diplôme d’entraîneur homologué pouvant lui donner accès à un banc d’une équipe Nationale d’un pays. Tout comme un bon Agent de joueurs. Rigobert Song a le Diplôme UFA de Catégorie B. Il est reconnu comme entraîneur FIFA. Le recrutement d’un entraîneur qui sera assuré par la FIFA ne se fait pas au hasard. Il faut que la Fédération du pays concerné approuve la compétence requise du fonctionnaire international. L »État du Cameroun a précipité des choses en ignorant la FIFA. Elle attend des plus amples explications accompagnées des références », peut-on lire. La publication au moment, où nous mettons l’article sous presse enregistre 93 commentaires, 123 partages et 212 réactions. La publication a été également partagée de nombreuses fois dans les groupes WhatsApp. La page en question compte 7600 followers.
Vérification
Nous avons contacté la page Le continent camerounais pour avoir la source de leur information, il n’y a pas eu de réponse. En cas de réaction, nous mettrons à jour l’article.
Pour vérifier cette information, nous sommes allés sur les plateformes de communication de la FIFA, la page Facebook, le compte X ainsi que le site, nous n’avons pas vu une telle information concernant le nouveau coach des lions indomptables.
Nous avons opté pour une recherche par mots-clés sur Google pour avoir une idée précise sur le diplôme de Marc Brys. En prenant en compte les résultats de recherche des sites de football réputés, nous avons constaté que l’information donnée par la page, Le continent camerounais n’est pas juste. Sur le site de transfermarkt, il est indiqué que le technicien belge Marc Brys est titulaire Licence pro UEFA.
Nous avons cherché également à savoir si son diplôme lui permet de prendre la tête d’une sélection nationale. Il ressort sur le site de l’Union des Associations Européennes de Football qu’il propose plusieurs diplômes, notamment la Licence Pro UEFA. « L’UEFA propose des licences aux niveaux C, B, A et Pro, ainsi que des qualifications spécialisées aux niveaux B juniors, juniors Élite A, B gardiens, A gardiens et B futsal », peut-on lire. Lorsqu’on observe, l’on peut se rendre à l’évidence que la catégorie PRO est donc la plus élevée. Outre le fait que c’est le diplôme le plus élevé de l’UEFA, il permet à son détenteur de faire valoir sa compétence à l’international. « Délivrée par l’UEFA, la licence UEFA Pro est l’ultime qualification pour les entraîneurs qui aspirent à un profil international. Cette certification est supérieure à la licence UEFA A et B. Requise pour quiconque souhaite gérer (avec au moins douze semaines de temps d’équipe) une équipe de football au plus haut niveau de leur championnat national, la licence professionnelle de l’UEFA est tout aussi requise pour la participation aux événements sportifs de grandes envergures tels: que la Ligue des champions de l’UEFA et la Ligue Europa », indique le site Sport passion info au sujet des bienfaits de la Licence Pro UEFA.
Regard de l’expert
Nous avons contacté par Messenger, le journaliste sportif Anthony Pla pour avoir son avis sur la publication. Il reconnait d’abord que la Fifa ne s’est pas prononcé sur la nomination du nouvel entraineur sélectionneur du Cameroun. « La FIFA ne s’est jamais exprimée sur cette question », écrit-il. S’agissant de savoir si le diplôme de Marc Brys lui donnait la qualité d’être sélectionneur du Cameroun. Il répond par l’affirmative. « Mais bien sûr, Licence Pro UEFA, il n’y a pas plus haut. S’il n’avait pas sa License, en Belgique son club aurait payé 20-25 000€ d’amende à chaque match », explique l’analyste sportif. « La même chose pour Song. Si Song n’avait pas ses diplômes la Fecafoot aurait payé des amendes à la CAF et FIFA à chaque match », ajoute-t-il.
Verdict
Au terme de notre processus de vérification, nous pouvons dire que la FIFA ne s’est pas prononcée sur le diplôme de Marc Brys. Le coach belge a une Licence Pro UEFA et ce diplôme lui permet d’entrainer à l’international.
NON, la route sur cette image n’est pas au Cameroun
Cette image en circulation sur les réseaux sociaux depuis le lundi 11 décembre 2023, laisse croire qu’il s’agit d’une route camerounaise.
Stopintox a vérifié pour vous. La réponse est : NON
La page Facebook Haman Cameroun a publié une image le lundi 11 décembre 2023 montrant une route dont l’épaisseur du goudron est considérablement réduit, au point où deux hommes parviennent à se tendre la main. La publication de l’image est accompagnée du message suivant : « donnez un titre à cette image ». La page en question met en commentaire le titre : « je vais chez Cavaye ». Cavaye Yeguié Djibril est l’actuel président de l’assemblée nationale. Un autre commentaire laisse entendre que C’est sur la route de Guirvidik à Maroua dans la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun. La publication de Haman Cameroun enregistre au moment de la mise de l’article en ligne, 170 réactions, 104 commentaires et 1 partage. Darling Nguevo qui a aussi publié l’image en citant la source ci-dessus. le mot de publication de l’image laisse croire que c’est la route nationale numéro 1 reliant Maroua et Kousseri. La publication de Darling Nguevo comptabilise 165 réactions, 24 commentaires et 22 partages.
Vérification
Pour avoir le cœur net sur l’origine de l’image, nous avons effectué une recherche inversée d’image. Avec Google Reverse images et Bing reverse images, nous avons trouvé l’origine de l’image. Elle a été prise en 2021 comme l’indique les résultats. C’est la route Bulawayo Nkayi au Zimbabwé. L’auteur de l’image est Eng Brian Makoyi.
Verdict
Au bout de la vérification, nous pouvons tirer comme conclusion que l’image est trompeuse et hors contexte. Il ne s’agit pas d’une route dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. C’est de la manipulation.