Non, l’enseignante bastonnée par un militaire à Bafoussam n’est pas morte
Une information en circulation sur les réseaux sociaux au Cameroun indique qu’un militaire a bastonné une enseignante à l’Ecole publique du «Garage militaire » à Bafoussam, parce que cette dernière avait puni son fils pour devoirs non faits. Après recoupage, l’information est avérée. Mais selon certains posts sur la toile, l’enseignante de Ce2 a rendu l’âme après son admission à l’hôpital régional. Nous avons vérifié pour vous. La réponse est : NON
Les faits se sont déroulés peu avant 9h jeudi 19 septembre 2019. Louisette Teualen, enseignante en classe de Cours élémentaire deuxième année (Ce2) à l’école publique du « Garage Militaire » à Bafoussam, a été pris à partie par l’homme en tenue. Des collègues de l’enseignante rapportent que le militaire est arrivé avec sa femme. Cette dernière est restée dans la cour de l’établissement scolaire. Après avoir brutalisé le vigile en faction, le militaire s’est ensuite dirigé vers le premier niveau du bâtiment qui abrite la classe de Ce2.
«Il a frappé sa tête contre le mur»
«Il s’est adressé à la maitresse en disant :’’madame, venez’’. Puis, il l’a attrapée par les cheveux, lui a appliqué plusieurs gifles, a frappé sa tête contre le mur, puis a serré sa gorge avec ses mains. Etouffée, l’enseignante est tombée et s’est évanouie», rapporte Christiane Likound, la secrétaire générale du Syndicat national indépendant de l’Education de Base (Snieb), visiblement très remontée.
Sur la vidéo qui circule en ligne, on voit l’enseignante allongée à même le sol après l’agression. Elle suffoque. Ses collègues autour d’elle essaient d’appliquer les gestes de premier secours.
Alertée par les cris des élèves, une maitresse voisine se rapproche pour s’enquérir de la situation. Elle reçoit des coups. Anne Kadji, la directrice de l’école, interpellée à son tour sera repoussée dans les escaliers par l’homme en tenue qui prend la fuite. Elle se rend aussitôt à la gendarmerie. Mais elle est rappelée d’urgence. Louisette Teualen, l’enseignante de Ce2 violemment tabassée, a besoin d’être conduite à l’hôpital. L’infortunée est admise aux urgences de l’hôpital régional de Bafoussam.
L’époux sous le choc
Peu de temps après son admission une nouvelle en circulation sur la toile a fait état de son décès. Non, l’enseignante n’a pas rendu l’âme. «La maitresse est sortie de l’hôpital hier (vendredi) vers 18h. Elle ne se sent pas bien, mais elle parle. Je suis actuellement chez elle. Elle doit passer un scanner lundi, car sa tête a été frappée contre le mur », a indiqué la directrice de l’école, jointe par Stopintox samedi 21 septembre, à 11h01. L’époux de Louisette Teualen et deux de ses enfants, tous du corps médical, veillent sur son état en attendant le rendez-vous.
Contacté ce lundi matin, l’époux de la maîtresse a indiqué qu’elle allait « un peu bien». Il fait savoir qu’il reste très choqué par l’acte commis par le militaire.
«Qu’elle soit malade ne soit pas un problème. Je suis médecin. Je peux gérer. Mais ce qui me dépasse et me fait mal plus que la maladie, plus que tout, c’est le fait que quelqu’un aille taper sur mon épouse dans sa sale de classe, devant ses élèves. Il m’a humilié», se désole le médecin, d’une voix enrouée.
Récidiviste
A la question de savoir s’il a porté plainte, le mari de l’enseignante répond par la négative. « Je n’ai pas la force pour faire le tribunal. Mais je n’empêche pas à d’autres de le poursuivre pour défendre les autres enseignants ».
Au Snieb, on indique que le colonel du 6ème Bataillon a affirmé que le militaire indélicat a été placé en cellule. «Le syndicat a rédigé une lettre d’intervention adressée au gouverneur de la région de l’Ouest pour que des sanctions soient prises», fait savoir Christiane Likound. Qui relève que le militaire est coutumier du fait. L’année dernière, il a agressé un autre enseignant du Cours moyen deuxième année (Cm2) dans cette même école, dans les mêmes circonstances.
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